Les ministres des finances du G20 affichent leur unité

Par De notre envoyé spécial à Horsham et correspondant permanent en Grande-Bretagne Eric Albert  |   |  491  mots
Si les divergences entre Europe et les Etats-Unis sont aplanies, les avancées concrètes devront attendre la réunion de Londres le 2 avril.

Les vingt financiers les plus puissants de la planète ont aplani leurs différences ce samedi. A l'issue de la réunion du G20 des ministres des Finances, à Horsham, dans le sud de l'Angleterre, tous ont tenu à indiquer que leurs résolutions allaient dans le même sens. En particulier, les Etats-Unis, qui penchaient vers un nouveau plan de relance, et l'Europe, qui préférait une réforme de la régulation financière, se sont rapproché.

Les deux régions se sont mises d'accord pour insister sur la mise en place des plans de relance actuels, avant de parler d'éventuels nouveaux stimuli fiscaux. Le FMI, fonds monétaire international, est chargé de dresser un bilan de l'efficacité des plans actuels. « La relance était un terrain de débat, reconnaît Christine Lagarde, la ministre de l'économie. Mais on est arrivé à un bon point d'équilibre. La priorité est la mise en ?uvre de ce qui a été lancé. » Tim Geithner, le secrétaire américain au Trésor, est certes moins catégorique (« plus la relance sera forte, plus le retour de la croissance sera rapide »), mais il reconnaît que « le monde avance ensemble à une vitesse sans précédent ».

Pour le reste, les avancées concrètes sont moins claires. Sur la hausse des ressources du FMI, aucun accord n'a été conclu sur le chiffre que celles-ci doivent atteindre. Si tous sont d'accord pour demander une hausse « substantielle », son montant et son financement sont laissés à l'appréciation des chefs d'Etat et de gouvernement le 2 avril.

Christine Lagarde affiche cependant sa satisfaction concernant la réglementation financière internationale. « Il y a eu un vrai rapprochement des points de vue. » En particulier, les membres du G20 se disent d'accord sur le principe que les hedge funds doivent systématiquement être régulés, que les agences de notations doivent être enregistrées, et qu'une « transparence totale » doit être apportée sur les « véhicules hors bilan ».

Mais derrière ces grands principes, les détails de la mise en place d'une nouvelle régulation restent très flous. « Le 2 avril n'est pas le bout du chemin, avertit Christine Lagarde. Ce n'est qu'une étape. » Une façon de dire que le « new deal global » appelé de ses v?ux par Gordon Brown, le premier ministre britannique, a peu de chances de voir le jour au début du mois prochain...
 

Néanmoins, Peer Steinbrück, le ministre allemand des Finances, estime que les avancées, bien que ne portant que sur les principes, sont gigantesques. Il rappelle qu'au G8 il y a deux ans, la France et l'Allemagne voulaient déjà réformer la finance internationale. « Mais les Britanniques et les Américains n'étaient pas intéressés parce qu'ils avaient peur de freiner leurs centres financiers. Désormais, ils ont été tellement touchés par la crise qu'ils sont prêts à coopérer. »