Les bonus en invité mystère du G20 Finances

Par latribune.fr  |   |  501  mots
D'après la délégation française présente en Ecosse, Christine Lagarde va profiter du deuxième jour de réunion des ministres des finances pour ramener le sujet des rémunérations variables sur la table. Mais la question ne devrait pas être abordée dans le communiqué final du sommet.

Depuis vendredi et jusqu'à ce samedi, les ministres des finances du G20 se réunissent en Ecosse pour la troisième fois cette année. Leur but : faire un premier bilan des accords signés lors du sommet de Pittsburgh en septembre dernier. Du plan de relance au climat, tous les sujets seront discutés. Mais il y en a un que Christine Lagarde, ministre française de l'Economie, souhaite relancer en marge des discussions : les bonus.

D'après la délégation française sur place, la ministre devrait "interroger très directement" les Américains, et notamment son homologue Tim Geithner, ce samedi, sur la manière dont les Etats-Unis appliquent les règles du G20 sur les bonus.

D'après ces mêmes sources, les conclusions de ces discussions parallèles ne devraient pas être abordées dans le communiqué final de la réunion. Aucune allusion aux bonus ne devrait être faite, le sommet des chefs d'Etat du G20 s'étant déjà prononcé sur la question à Pittsburgh.

La France devrait toutefois insister sur la question en se posant comme le pays précurseur dans l'application des décisions de Pittsburgh sur l'encadrement des bonus. Le gouvernement a en effet publié ce jeudi au Journal Officiel un arrêté instaurant l'étalement de ces bonus dans le temps, le versement d'une grosse partie en actions plutôt qu'en numéraire et surtout l'interdiction des bonus garantis au delà d'un an à compter du 1er janvier 2010 et la mise en place d'un bonus-malus obligeant les établissements financiers à réduire leurs rémunérations en cas de perte.

C'est sur ces restrictions que butent les américains. Ces derniers se refusent à des contraintes supplémentaires. La banque centrale américaine, malgré un discours de fermeté, a lancé un processus de consultation non chiffré, aux termes duquel on ne sait même pas si les bonus de 2009 tomberont sous le coup des nouveaux principes.

Selon la délégation française, il n'est pas exclu qu'un rapport soit demandé au Conseil de stabilité financière (FQB) sur la manière dont les règles sont appliquées dans les différents pays.

La question des bonus ne devrait toutefois pas occulter les autres principaux sujets de discussions, le premier d'entre eux étant le climat. Le financement de la lutte contre le réchauffement climatique est l'une des clefs des négociations en cours depuis deux ans pour élaborer le successeur du protocole de Kyoto, premier accord international sur le sujet. Le processus est censé aboutir lors de la conférence de Copenhague, du 7 au 18 décembre prochain.

Le Fonds monétaire international (FMI) a également prévenu les principaux dirigeants de la planète de ne pas retirer trop rapidement leurs mesures de soutien à l'économie. Selon l'organisation, la reprise de l'économie mondiale reste fragile et dépendante des injections massives de fonds publics intervenues depuis le déclenchement de la crise, il y a un peu plus d'un an.