La Grèce appelle officiellement à l'aide l'Europe et le FMI

Par latribune.fr  |   |  603  mots
Le Premier ministre grec a officiellement demandé vendredi l'activation du mécanisme d'aide financière de la zone euro et du Fonds monétaire international. La première tranche sera disponible avant le 19 mai, selon le ministre des Finances grec. Son homologue allemand a assuré ce dimanche qu'une réponse positive de Berlin n'était pas acquise. Dans un entretien au JDD Christine Lagarde explique, de son côté, qu'il faudra des "mécanismes de contrôle pour ne pas tomber dans un puits sans fond"

C'est désormais officiel. Lors d'une allocation à la télévision nationale vendredi midi, le premier ministre grec a demandé l'activation du mécanisme d'aide conjoint des pays de la zone euro et du FMI. Ce plan prévoit des prêts de l'ordre de 45 milliards d'euros à un intérêt autour de 5%. "L'activation du mécanisme (d'aide UE-FMI) est un besoin national, et pour cette raison j'ai donné l'ordre au ministre des Finances (Georges Papaconstantinou) de faire toutes les actions nécessaires. Nos partenaires feront le nécessaire pour nous offrir un port sûr pour permettre de remettre notre navire à flot (...) et envoyer le message aux marchés que l'Union europénne ne joue pas et qu'elle protège l'euro", a déclaré Georges Papandréou.

Bruxelles a réagi très vite après cette déclaration en précisant que la mise en oeuvre du plan se ferait dans les plus brefs délais :. "Tout ça va se passer d'une façon rapide et efficace" a expliqué le porte-parole de la Commission pour les affaires économiques, Amadeu Altafaj. "Nous ne prévoyons aucun obstacle", a-t-il ajouté avant de préciser qu'il revenait à la Commission d'entrer d'abord en contact avec la Banque centrale européenne puis "ce sera l'Eurogroupe qui décidera formellement de l'activation".

Le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union Européenne ont mandaté des experts qui se trouvent actuellement en Grèce. Leur mission : préciser les modalités du plan.  "Je ne peux pas dire combien de jours ça va prendre" a expliqué Amadeu Altafaj. De son côté, Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI a promis de répondre "rapidement" à la demande de soutien grecque. Il semble d'ailleurs qu'Athènes ait reçu des assurances sur ce sujet.
"Le déblocage prendra quelques jours" a déclaré lors d'un point presse le ministre grec des Finances. Georges Papaconstantinou estime, qu'avec cette annonce, la Grèce n'a plus à redouter l'échéance de la fin mai, date à laquelle elle doit au plus tard avoir levé 9 milliards d'euros pour financer son déficit.

Berlin n'a pas tardé à réagir à cet appel au secours d'Athènes. "Il n'est pas possible aujourd'hui de livrer des informations sur la nature ou le montant de l'aide. (...) Une décision sera possible seulement quand le programme (d'économies) sera présenté" a expliqué la chancelière Angela Merkel à ses concitoyens dans une brève allocution. Pour la chancelière, l'aide à la Grèce ne sera accordée que si des menaces pèsent sur "la stabilité de l'euro dans son ensemble" et à la condition qu'Athènes présente "un programme d'économies crédible". Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances a de son côté précisé dans un entretien publié ce dimanche par la Bild Zeitung que Berlin n'avait accordé aucun blanc seing à la Grèce : "Le fait que ni l'Union Européenne ni le gouvernement allemand n'ait pris de décision sxignifie que la réponse pourra être aussi bien positive que négative" a-t-il expliqué.

En déplacement à Washington pour le G20 Finances, Christine Lagarde la ministre française de l'Economie, avait affirmé vendredi devant des journalistes qu'il appartenait maintenant à chaque pays de l'Eurogroupe de prendre les mesures nécessaires. Ce dimanche, dans une entretien au JDD, elle a précisé que si la Grèce ne peut pas rembourser, la France mettra "le pied sur la pédale de frein" et que de toutes façons, il faudra des "mécanismes de contrôle pour ne pas tomber dans un puits sans fond".