Le "thriller" grec

Par Sophie Gherardi, directrice adjointe de la rédaction de La Tribune.

Nous en sommes au moment fatidique : le héros est coincé sur une corniche au bord du vide, ses ennemis le canardent de partout, il est blessé et perd son sang. Au cinéma, on n'aurait pas trop peur, sachant qu'il va être sauvé d'une façon ou d'une autre. Mais dans le "thriller" grec qui se joue sous nos yeux, on ne voit pas trop d'où pourrait venir le salut.

Le gouvernement grec assurait hier n'avoir aucun besoin d'activer le plan d'aide UE-FMI décidé le 25 mars. Jean-Claude Trichet, président de la BCE, déclarait qu'il était "hors de question" que la Grèce fasse défaut. Mais rien ne semble en mesure de calmer la mitraille des analystes qui affirment, eux, que la Grèce fera défaut un jour ou l'autre : du coup, les taux d'intérêt sur la dette grecque montent au ciel, réduisant à néant les efforts d'assainissement promis par Athènes. De surcroît, les capitaux fuient les banques grecques.

Si l'Allemagne, maître de l'euro, refuse de se solidariser avec la Grèce, que peut-il se passer ? C'est exactement la question que posent les marchés. Un défaut d'un membre de la zone euro porterait un coup fatal à la crédibilité de l'ensemble ; une intervention massive du FMI poserait un grave problème politique à l'Union européenne ; si Athènes était contrainte de renoncer à l'euro, la spéculation chercherait frénétiquement d'autres maillons faibles ; si un pays ou un groupe de pays se portaient acheteurs de la dette grecque, c'est leur propre notation qui risquerait d'être dégradée...

On cherche un scénariste pour imaginer la solution miracle. Jean-Claude Trichet ? Et pourquoi pas ? Au début de la crise financière, il avait choisi l'arme "non conventionnelle", avec succès.

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Commentaires 4
à écrit le 12/04/2010 à 10:05
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Le décors est planté. Ce n'est que le début de l'intrigue. Il y a un gros coffre à moitié vide. Les personnages sont nombreux, mais leurs intérêts sont divergents. Alors qui va pouvoir profiter de l'aubaine? y en aura-t-il pour tout le monde? Qui ser...

à écrit le 10/04/2010 à 22:12
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Très bon article qui présente un début d?explication rationnelle. Il échappe de toutes les explications technico financières qu?on lit un peu partout et explique logiquement cette fuite en avant et le cercle vicieux dans lequel nous sommes plongés.

à écrit le 10/04/2010 à 22:03
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odette. Je me permets de vous répondre par une question. Si la situation en Grèce est due aux malversations tout genre comme vous dites, qu?est ce qui fait que nous avons de dettes comparables en Angleterre, en Irlande, en Espagne, au Portugal etc, ...

à écrit le 10/04/2010 à 3:54
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Mme. ma réponse ne vous convient pas ? Votre attitude à l'égard de l'Allemagne n'est pas juste -vous devriez dire ce qui s'est passé des turpitudes des politiques grecs et le présent réel et non faire des pronostics imaginaires ! Nous nous intéresso...

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