Lagarde, Baroin et Noyer se veulent rassurants sur la France et l'euro

Par latribune.fr  |   |  472  mots
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Au lendemain de la finalisation du plan d'aide à l'Irlande et de l'accord européen sur un mécanisme permanent de gestion des crises, Christine Lagarde, ministre de l'Economie et des Finances, écarte tout parallélisme entre la France et le cas irlandais. "Nous sauverons l'euro", assure de son côté le ministre du Budget, François Baroin.

Depuis ce dimanche, l'exécutif français ne ménage pas ses efforts pour éviter toute comparaison entre la situation française et la crise irlandaise. Après l'Elysée hier, c'est au tour de Christine Lagarde de monter au créneau. Dire que la France est menacée au même titre que la Grèce ou l'Irlande, dont les dettes publiques ont explosé, n'est pas "économiquement juste", a déclaré ce lundi le ministre de l'Economie.

Sur RTL, elle a jugé que le montant du plan européen de sauvetage de l'Irlande (85 milliards d'euros), décidé ce week-end à Bruxelles, était suffisant et elle a dit avoir confiance dans la détermination du Portugal à redresser ses finances publiques grâce à un "plan rigoureux" d'austérité".

Mais "aller raconter que la France est menacée, c'est racoleur mais je ne pense pas que ce soit économiquement juste", a-t-elle estimé.

De son côté, François Baroin, ministre du Budget, a estimé sur Europe 1 que les mesures du plan de sauvetage adoptées la veille pour aider l'Irlande étaient "suffisantes et efficaces". "Nous sauverons l'euro", affirme-t-il.

Enfin, Christian Noyer, patron de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé lundi qu'il n'y avait aucune raison de douter de l'efficacité des mesures de redressement de l'Irlande. "L'Europe a mis en place des mécanismes appropriés avec le FMI pour soutenir ces deux pays qui ont pris des mesures sévères pour redresser leurs finances publiques", a déclaré Christian Noyer lors d'une conférence à Tokyo, par allusion à l'Irlande et la Grèce. "Il n'y a aucune raison de douter des plans de redressement de ces deux pays. Ils ont l'approbation du FMI." Selon lui, ce plan devrait ramener les coûts d'emprunt irlandais à des niveaux plus raisonnables.

Selon le mécanisme européen  mis en place, les créanciers privés seront sollicités à partir de juin 2013 s'il s'agit d'une crise de liquidité ou d'une crise de solvabilité. Pour Christian Noyer, cette éventualité devrait toutefois demeurer théorique. "Pour ma part, j'exclus toute décote à venir. Ce sera un objectif majeur pour tous les membres de l'Union européenne de faire le nécessaire pour être en mesure d'honorer pleinement leurs dettes à l'avenir."

Le gouverneur de la Banque de France a également tenté de minimiser les risques de propagation de la crise au Portugal, soulignant les effort du pays pour assainir ses finances publiques. Il a également estimé qu'il pourrait être judicieux de faire séparer l'accumulation des réserves de change de la gestion des taux de change. Le besoin de réserves de change serait moins prégnant s'il existait des mécanismes multilatéraux permettant aux pays de s'octroyer mutuellement des liquidités, a déclaré Christian Noyer.