Manifestation en Irlande à la veille de l'annonce des détails du plan de sauvetage

Ils étaient 150.000 selon les syndicats dans les rue de Dublin samedi, mais seulement 50.000 selon la police. Une manifestation à la veille d'une réunion cruciale à Bruxelles sur le plan de sauvetage irlandais.
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La grande manifestation contre le plan d'austérité irlandais a réunit samedi 27 novembre à Dublin visiblement moins de monde que l'espéraient les syndicats. Ils étaient 50.000 manifestants selon la police, 150.000 selon les syndicats. Le Congrès des syndicats irlandais (Irish Congress of Trade unions) avait appelé à cette manifestation nationale, pour peser sur les mesures d'austérités budgétaires qui prévoient dès 2011, 4,5 milliards d'euros d'économies et 1,5 milliard de recettes supplémentaires. Ce plan d'austérité est un préalable à l'apport d'un plan d'aide de 85 milliards d'euros du FMI et de l'Union européenne.

Cette première grande manifestation en Irlande s'est déroulée dans le calme. Elle intervient alors que des détails sur le plan d'aide de 85 milliards d'euros devraient être connus dimanche. Une réunion est convoquée à Bruxelles ce dimanche à laquelle participeraient les ministres des Finances de la zone euro puis des Vingt-sept. Il s'agit d'arrêter les modalités de ce plan de sauvetage dont l'annonce du principe le week-end dernier n'avait pas suffi à calmer les inquiétudes des marchés sur la solvabilité de l'Irlande et sur la solidité de la zone euro.

Taux d'intérêt inacceptable

La chaîne publique RTE a rapporté vendredi soir que le taux d'intérêt des prêts à l'Irlande, actuellement en négociation avec le FMI et l'Union européenne, serait situé dans une fourchette de 6 à 7%. Le Fine Gael, principale formation de l'opposition, a déclaré qu'un taux aussi élevé était inacceptable. Le parti n'a pas encore pris de position sur le vote du budget 2011 prévu le 7 décembre. Le gouvernement ne compte que deux voix de majorité au Dail, la chambre basse du parlement, celles de deux élus indépendants qui n'ont pas exclu de voter contre la loi de finances. Or, l'adoption du budget est réclamée par l'UE et le FMI.

L'Irlande semble avoir réussi pour le moment à résister aux pressions en faveur d'un relèvement de son impôt sur les sociétés, qui reste au niveau très bas de 12,5%. Le plan de sauvetage pourrait en revanche contraindre certains créanciers des banques irlandaises, qui sont à l'origine des déboires financiers actuels en raison de prêts immobiliers accordés imprudemment dans les années de forte croissance du "Tigre celtique", à partager une partie du coût du renflouement.
 

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