BCE : une hausse des taux "possible" en avril, selon Trichet

Par latribune.fr  |   |  416  mots
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Comme attendu, la BCE n'a pas modifié ses taux directeurs ce jeudi. Une hausse des taux est "possible" en avril, selon Jean-Claude Trichet. La BCE a revu en nette hausse ses prévisions d'inflation pour 2011 mais prévoit que la hausse des prix reviendra sous son objectif de moyen terme de 2% en 2012.

La Banque centrale européenne (BCE) n'a pas modifié ses taux directeurs ce jeudi, comme le prévoyaient les marchés. Le taux de refinancement reste donc à 1%, niveau dont il n'a plus bougé depuis le 7 mai 2009. Le taux de facilité de dépôt demeure à 0,25% et le taux de prêt marginal à 1,75%.

Lors de sa conférence de presse mensuelle, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a déclaré que l'Eurosystème anticipait une inflation comprise entre 2% et 2,6% cette année, ce qui donne un chiffre médian de 2,3%, et entre 1% et 2,4% en 2012. En décembre dernier, les prévisions de l'Eurosystème faisaient état d'une inflation dans une fourchette de 1,3% à 2,3% en 2011 et de 0,7% à 2,3% en 2012.

L'inflation au sein de la zone euro a accéléré à 2,4% l'an au mois de février, s'éloignant un peu plus de l'objectif de moyen terme de la BCE d'une inflation inférieure à, mais proche de 2%.

De son côté, la croissance du PIB de la zone euro devrait se situer cette année dans une fourchette de 1,3% à 2,1%, donnant un chiffre médian de 1,7% contre une fourcette de 0,7% à 2,1% en décembre. En 2012, la croissance du PIB devrait se situer entre 0,8% et 2,8%, donnant un chiffre médian de 1,8%, contre 0,6% à 2,8% auparavant.

Concernant l'inflation, "une grande vigilance s'impose, dans l'optique de contenir les risques orientés à la hausse pour la stabilité des prix", a commenté Jean-Claude Trichet. "Les risques pesant sur les perspectives d'évolution des prix sont orientés à la hausse. Il est primordial que la poussée actuelle de l'inflation ne crée pas d'importantes pressions inflationnistes sur le moyen terme."

Sur la politique monétaire de la BCE, il a déclaré : "je dirais également que nous signalons que nous sommes dans une situation de grande vigilance et je crois comprendre que la position du conseil des gouverneurs est qu'une hausse des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion est possible". Mais Jean-Claude Trichet a aussitôt ajouté qu'une telle éventualité n'était pas certaine. "Nous ne nous engageons jamais à l'avance. La décision sera prise lors de la prochaine réunion par le conseil des gouverneurs. Nous faisons ce qu'il faut pour garantir la stabilité des prix sur le moyen terme par l'utilisation de l'outil taux d'intérêt et via nos mesures conventionnelles et non conventionnelles. En particulier, quand nous sommes confrontés à un choc - ce qui est le cas - notre responsabilité est d'éviter des tensions inflationnistes de second tour."