Le clan Kadhafi menace de bombarder les rebelles et... Sarkozy

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  567  mots
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Le régime libyen promet une riposte très dure contre les rebelles mais lance aussi une menace d'un autre genre jeudi et celle-ci vise... Nicolas Sarkozy. Furieux des prises de position marquées de Paris en faveur des rebelles et contre ce que le président de la république française et le chef du gouvernement britannique David Cameron ont qualifié dans un communiqué commun de "Khadafi et sa clique", le clan du dictateur libyen menace le Chef de l'Etat tricolore de révélations sur le financement de sa campagne présidentielle de 2007.

L'heure d'une vaste offensive contre les insurgés libyens a sonné, a déclaré jeudi Saïf al Islam, l'un des fils du colonel Mouammar Kadhafi. "L'heure de la libération a sonné. L'heure est à l'action. Nous progressons désormais", a-t-il dit lors d'une interview à Reuters. Comme on lui demandait si le gouvernement allait intensifier ses opérations militaires, il a répondu : "Le temps est écoulé maintenant. Le moment de l'action est venu. Nous leur avions donné (aux insurgés) deux semaines (pour des négociations)."

Adoptant un langage plus dur qu'à l'ordinaire, Saïf al Islam a affirmé que les kadhafistes avaient toute confiance en leurs chances de succès : "Nous ne céderons jamais. Nous ne nous rendrons jamais. C'est notre pays. Nous combattons ici en Libye." "Les Français, les Européens devraient parler au peuple libyen (...). S'ils veulent soutenir les milices, qu'ils le fassent. Mais je leur dis : vous allez perdre. Nous gagnerons. Et nous n'avons pas peur de la flotte américaine, de l'Otan, de la France, de l'Europe. Nous sommes ici, nous mourrons ici", a poursuivi Saïf al Islam, 38 ans.

DÉMOCRATIE

Les violences en Libye sont les plus importantes de la vague de révolte qui secoue le monde arabe depuis le début de l'année. Saïf al Islam a également dit que des milliers de volontaires étaient prêts à prendre les armes contre les forces antigouvernementales, qu'il a comparées aux milices islamistes présentes en Somalie. "Dans quelques jours, vous allez avoir une surprise, vous verrez des gens dans l'Est vaincre les milices. Elles ne représentent personne, elles se sont autoproclamées. C'est une plaisanterie, c'est un conseil à la Mickey Mouse, personne n'est avec eux", a-t-il dit.

Le fils de Mouammar Kadhafi accuse Al Qaïda d'être à l'origine de la rébellion et dénonce les puissances étrangères coupables selon lui de vouloir faire main basse sur les ressources pétrolières libyennes. Saïf al Islam a en outre promis un évolution du régime. "Nous sommes plus convaincus et plus résolus à évoluer vers la démocratie et la liberté. (...) Nous voulons avoir une nouvelle structure, un nouveau système, un nouveau parlement, un nouveau gouvernement, notre projet est prêt, nous voulons avoir une démocratie moderne", a-t-il ajouté.

REVELATIONS ?

Le régime libyen a aussi lancé une menace d'un autre genre jeudi et celle-ci vise... Nicolas Sarkozy. Furieux des prises de position marquées de Paris en faveur des rebelles et contre ce que le président de la république française et le chef du gouvernement britannique David Cameron ont qualifié dans un communiqué commun de "Khadafi et sa clique", le clan du dictateur libuyen menace le Chef de l'Etat tricolore de révélations sur le financement de sa campagne présidentielle de 2007 qui avait vu son arrivée à l'Elysée. Des révélations qui, selon Tripoli, pourraient faire tomber Nicolas Sarkozy. Ce dernier n'a pas répondu à ces menaces. En revanche, il doit présenter dans les prochaines heures une proposition de réaction internationale face à la guerre civile qui secoue la Libye. Un plan qui pourrait prévoir des frappes aériennes ciblées pour empêcher le massacre de civils par les forces armées de Khadafi. Mais l'idée est encore loin de faire l'unanimité dans le camp occidental.