Tsunami au Japon, après un violent séisme

Par latribune.fr  |   |  1007  mots
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Le violent séisme de magnitude 8,9, qui a touché ce vendredi le nord-est du Japon, a provoqué un énorme tsunami. Une série de vagues, dont la plus importante a atteint dix mètres de haut, a atteint les côtes nippones. Le bilan des pertes humaines s'alourdit d'heure en heure.

Un très violent séisme, de magnitude 8,9, a eu lieu ce vendredi au large de la côte nord-est du Japon déclenchant un tsunami de grande ampleur, rapportent la chaîne NHK et des témoins. Plusieurs personnes ont été victimes d'un glissement de terrain dans le nord du pays, précise la chaîne publique. Une alerte au tsunami a été diffusée pour la majeure partie de la côte Pacifique de l'île de Honshu, principale île de l'archipel, les vagues atteignant dix mètres, ont prévenu les autorités.

Les images diffusées par les chaînes de télévision sont spectaculaires. La NHK a montré les images d'un nuage de fumée noire s'échappant d'un immeuble à Odaiba, en banlieue de la capitale, et les liaisons ferroviaires express vers le nord du pays ont été interrompues. L'aéroport de Tokyo-Narita a été fermé. De la fumée noire s'est également échappée d'une zone industrielle dans le quartier d'Isogo à Yokohama. Selon l'agence Reuters, près de quatre millions de foyers seraient privés d'électricité. Le ministère de la Défense a fait décoller huit avions militaires pour inspecter les dommages.

La télévision a d'ores et déjà diffusé des images de la ville de Kamaichi, touchée par un petit tsunami. On y voit des bateaux, des voitures et des camions emportés par des flots. "L'immeuble a tremblé pendant ce qui a paru un long moment. Beaucoup de personnes dans la rédaction ont attrapé leurs casques et certains se sont réfugiés sous leurs bureaux", a témoigné la correspondante de Reuters à Tokyo Linda Sieg. "C'est probablement le pire séisme que j'ai vécu depuis que je suis arrivée au Japon il y a plus de vingt ans", a-t-elle dit.

Incendies déclarés dans des centrales nucléaires

Les inquiétudes étaient fortes concernant des incendies déclarés dans plusieurs centrales nucléaires. Des milliers d'habitants ont commencé à évacuer les abords de la centrale nucléaire de Daiichi, dans le nord-est du Japon, à la suite d'une panne consécutive au violent séisme survenu vendredi dans l'archipel. Le gouvernement nippon, qui a déclaré par précaution une situation d'urgence nucléaire, a dit qu'un système de refroidissement ne fonctionnait plus mais qu'aucun signe de fuite radioactive n'avait été décelé dans cette centrale de la préfecture de Fukushima.

Des travaux visant à restaurer le système de refroidissement du réacteur ont débuté, indique l'agence Jiji, citant le ministère du Commerce. Les personnes résidant dans un rayon de trois kilomètres autour de cette centrale, ogérée par Tokyo Electric Power , ont été invitées à quitter la zone, a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Yukio Edano. Selon l'agence de presse Kyodo, près de 3.000 habitants sont en cours d'évacuation. Tepco a confirmé la baisse du niveau de l'eau dans les réacteurs et s'efforce de mettre en service un système électrique de secours pour assurer leur remplissage, a dit un porte-parole. Les trois réacteurs de la centrale qui étaient en service au moment du séisme ont tous été arrêtés, a-t-il précisé. Aucun risque de fuite d'eau n'est à craindre au niveau des trois autres réacteurs, déjà à l'arrêt avant le tremblement de terre pour une maintenance programmée, a-t-il ajouté. . Les autorités affirment qu"aucune fuite radioactive n'est pour l'heure détectée.

Décès, blessés, disparus....

Le bilan des pertes humaines s'assombrit au fil des heures. Près de dix heures après le séisme, il était question de plus 1.000 morts. L'agence de presse Jiji a fait état plus tôt de la découverte de 200 à 300 corps sur une plage de Sendai (nord-est du pays). Une autre agence de presse, kyodo, a pour sa part fait état de la disparition d'un train de passagers après le passage d'une vague de dix mètres.... 

S'agissant du trafic aérien, il a commencé à reprendre à l'aéroport international Narita de Tokyo fermé un peu plus tôt. Quelques avions ont pu décoller tandis que l'aéroport de Sendai est sous les eaux. Les trains à grande vitesse (shinkansen) vers le nord du pays ne circulent plus. De nombreux tronçons de la voie ferrée Tohoku, desservant la partie de Honshu au nord de Tokyo, sont endommagés. A Tokyo, métro et trains de banlieue ne circulent plus.

Quatre millions de foyers sont privés d'électricité dans l'agglomération de Tokyo.

300 avions et 40 navires de l'armée japonaises devraient être envoyés dans les zones sinistrées.

Usines fermées

Toyota a annoncé l'arrêt de la production dans une usine de pièces détachées et deux usines de montage dans le nord-est du Japon. Sony a fermé six usines, rapporte l'agence Kyodo.
Selon l'institut américain de veille géologique (USGS), le tremblement de terre s'est produit à une profondeur de 25 km, à 130 km à l'est de Sendai, sur l'île de Honshu. L'USGS a revu à la hausse la magnitude du tremblement de terre, d'abord annoncé à 7,9. Pour mémoire, une intensité dépassant 9 sur l'échelle de Richter relève de l'exceptionnel.

Aide Internationale

La Banque mondiale a annoncé être "prête à aider" le Japon.

Une zone de séismes et tsunamis

La côte Pacifique nord-est du Japon, baptisée Sanriku, est régulièrement frappée par des séismes et des tsunamis. Un tremblement de terre de magnitude 7,2 s'y est encore produit mercredi. En 1933, un séisme de magnitude 8,1 avait fait plus de 3.000 morts dans la région. Le Japon est l'un des pays au monde les plus exposés aux secousses sismiques. Le pays enregistre un cinquième des séismes de la planète d'une magnitude égale ou supérieure à 6. Le trafic du principal aéroport de la capitale nippone (Narita) a par ailleurs été arrêté.