"Il n'y a pas, pour le moment, de Français parmi les victimes"

Le directeur de l'institut culturel franco-japonais était à Tokyo lorsque la terre s'est mise à trembler. Le bâtiment qui date de 1952 est très abimé mais il a tenu. A Sendai, ville la plus touchée, les locaux de l'Alliance française ont été évacués avant l'arrivée du tsunami.
Copyright Reuters

Le séisme qui a touché le Japon est l'un des plus puissants de ces dernières décennies. En aviez-vous conscience au moment où il a eu lieu ?

Il y avait un grondement épouvantable. Le sol tremblait tant que nous pensions qu'il se dérobait sous nos pieds. Des fissures sont apparues sur nçaiseles murs. Mais c'est la durée qui nous le plus surpris. Deux ou trois minutes, cela paraît interminable. On avait le sentiment que c'était la fin du monde. Pour autant, tout le monde a gardé son calme. Nous avons évidemment couper très vite le gaz. Il faut savoir qu'à Tokyo, tout ou presque fonctionne au gaz. Et c'est cela qui cause de nombreuxdéparts d'incendies lors des séismes.

Les vitres ont résisté ?

Nous avons eu la bonne idée d'équiper toutes nos fenêtres il y a un an de films adhésifs antisismiques. Du coup aucune ne s'est brisée. Mais notre bâtiment date de 1952 et les dégâts sont importants. Nous allons donc rester fermé pour au moins deux jours, le temps que des ingénieurs de la ville de Tokyo viennent les inspecter. Nous accueillons 18.000 étudiants par an. Je ne veux prendre aucun risque. De toute façon il faudra dégager des fonds pour reconstruire le bâtiment.

Qui est propriétaire de l'immeuble ?

L'Etat français est propriétaires des murs et du terrain. Un bâtiment aussi ancien au Japon ce n'est pas fréquent. Il n'est évidemment pas aux normes. Après 1995 et le terrible tremblement de terre de Kobé, les Japonais sont devenus encore plus exigeants sur les normes. Et on a pu voir aujourd'hui que cette exigence a permis de limiter le nombre des victimes. Songez qu'en Haïti un séisme de 7 sur l'échelle de Richter a fait 300.000 morts ! Celui-ci était je vous le rappelle à 8,9 sur la même échelle.

Il n'y a eu aucune panique ?

Non. Je n'ai pas vu de scènes d'hystérie. Les gens ont certainement eu très peur. Je ne doute pas qu'ils aient pensé que leur dernière heure était arrivée. Mais ils ont intériorisé leur angoisse. Quand vous sortez dans la rue, vous voyez beaucoup de gens qui marchent mais c'est pour rentrer chez eux, car le métro a été coupé et une bonne partie du réseau de banlieue aussi. On a le sentiment que la ville est en état de siège. Il y a des voitures de police et de pompiers qui circulent toutes sirènes hurlantes pour se frayer une chemin dans les embouteillages.

On ne compte aucun Français parmi les victimes ?

Je suis en contact permanent avec le consul et l'ambassadeur et pour le moment, il n'y a pas de Français parmi les victimes. J'étais inquiet pour les personnes travaillant à l'Alliance française à Sendaï, ville qui a été le plus touchée par le séisme et le tsunami. Mais l'évacuation des lieux a été menée très vite. Ils sont à l'abri.

Commentaire 1
à écrit le 11/03/2011 à 20:27
Signaler
Larissa et Robert Ash à Sendai ... Maria Damianova et moi, nous sommes angoissés de ce qui arrive à Sendai ... Un petit signe de votre part si possible?...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.