A Athènes, les syndicats d'Europe parlent d'une seule voix pour dire halte à l'austérité

Par latribune.fr  |   |  361  mots
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La Confédération européenne des syndicats, qui réunit des organisations issues de 36 pays, a demandé jeudi l'abandon des politiques d'austérité appliquées en Europe dans les pays touchés par la crise de la dette. Elle juge également "inacceptable" que la modération salariale devienne un facteur de convergence.

Le "manifeste d'Athènes". Voilà le nom donné au texte qu'ont approuvé ce jeudi dans la capitale grecque les membres de la Confédération européenne des syndicats (CES). Ils y dénoncent notamment "la pression à la baisse sur les salaires, les services publics, la sécurité sociale, les pensions et les conditions de travail et de vie" qui affecte les pays touchés par la crise financière en Europe, à commencer par la Grèce, l'Irlande et le Portugal.

L'austérité a plongé les pays concernés dans la récession

La CES réunit 82 confédérations syndicales venant de 36 pays et 12 fédérations européennes. Et tous se disent inquiets "conséquences jusqu'à présent négatives du renflouement des économies en détresse organisé par l'UE et le Fonds monétaire international" estimant que l'austérité imposée a "aggravé la situation" des pays concernés plongés dans "'une période prolongée de récession". Dans leur collimateur, le pacte Euro-plus en préparation pour la zone euro et six autres pays. Cet accord aura "d'importantes implications en matière de salaires (...) car il comprend des recommandations aux Etats-membres" portant sur "des comparaisons des coûts unitaires de main-d'oeuvre", une "hostilité envers l'indexation salariale" et "la négociation centralisée", indique le manifeste d'Athènes.

Non à une convergence européenne sur les salaires

Dans ce "manifeste", la CES souligne qu'elle "n'acceptera jamais d'interventions directes ou indirectes dans les salaires, l'autonomie des négociations collectives ou les systèmes nationaux de formation des salaires". Le congrès a aussi adopté une résolution demandant aux ministres des Finances de la zone euro "d'immédiatement changer d'orientation politique" envers les pays en difficulté. La CES veut que leur soient accordés des prêts "à taux réduits" et d'une durée plus longue, sans conditionnement à des mesures "antisociales" et avec plus de temps, jusqu'en 2017, pour ramener leur déficit public sous la barre de 3% du PIB. Les créanciers de ces pays, UE et FMI, prônent au contraire une modération salariale généralisée pour juguler l'inflation et relancer la compétitivité.