Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce prend forme

Par latribune.fr  |   |  395  mots
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L'Union européenne travaille à un plan qui doit permettre de débloquer dès le mois de juin une nouvelle tranche d'aide financière et d'éviter ainsi à un pays de la zone euro de faire défaut.

C'est désormais quasiment officiel. L'Europe est bien en train de mettre la dernière main à un deuxième plan de sauvetage de la Grèce.  Des négociations d'urgence ont démarré ce week-end entre l'Union européenne et le gouvernement grec, a déclaré à l'agence Reuters une source au sein de l'Union européenne. Bruxelles juge néanmoins nécessaire de voir émerger au préalable un consensus politique sur les réformes budgétaires en Grèce avant le versement de toute nouvelle aide. Une exigence qui ne va pas de soi.  L'opposition grecque a en effet averti lundi qu'un accord serait impossible à obtenir en cas de nouvelle hausse des impôts.

Pas de quoi cependant décourager le président de l'Eurogroupe qui s'est déclaré "plutôt optimiste" sur la possibilité de parvenir avant la fin mai à un accord sur une nouvelle aide à la Grèce. Or Jean-Claude Juncker avait jusqu'alors plutôt accru la pression sur Athènes en déclarant que le Fonds monétaire international pourrait décider de ne pas verser sa contribution à la prochaine tranche d'aide à la Grèce s'il n'a pas l'assurance que les pays européens tiendront leurs engagements sur les 12 prochains mois.

Le nouveau plan d'aide de 65 milliards d'euros pourrait combiner des prêts de l'UE et du FMI et des mesures supplémentaires de réduction du déficit, parmi lesquelles un encadrement sans précédent du programme grec de privatisations.
Selon un responsable européen qui ne tient pas à être cité nommément Athènes devrait consentir à apporter "des gages pour tout prêt supplémentaire" ainsi qu'à "une assistance technique de l'UE -  son implication dans le processus de privatisations". Reste à convaincre l'Allemagne. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a en effet souligné que, "de toute évidence", la Grèce n'avait pas "atteint les objectifs chiffrés" qui avaient été établis il y a un an, ajoutant que, à ce stade, il ne fallait plus tenir comme acquis que la Grèce sera en mesure de refinancer une partie de sa dette au cours du deuxième trimestre 2012. La prochaine réunion régulière des ministres des Finances de la zone euro est prévue le 20 juin au Luxembourg, et sera suivie d'un sommet de l'UE pour faire le point sur la crise de la dette.