La notation de la dette italienne à nouveau menacée

Par latribune.fr  |   |  365  mots
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Moody's a indiqué vendredi soir réexaminer la notation de la dette à long terme de l'Italie, en vue de son éventuelle dégradation. L'agence cite des risques pesant sur la croissance et le sentiment de nervosité sur les marchés financiers à l'égard des Etats fortement endettés.

Si l'Italie était parvenue ces derniers mois à sortir du lot des pays à problème de la zone euro dcu point de vue des marchés obligataires, les craintes de contagion font leur retour. Vendredi soir, Moody's a indiqué avoir placé en réexamen la notation de la dette à long terme du pays en vue de son éventuel abaissement. L'agence, qui devrait rendre son verdict sous 90 jours, justifie cette réévaluation par les risques pesant sur la croissance économique, en raison de faiblesses structurelles (une faible productivité et des rigidités du marché du travail importantes) et la perspective d'une remonté des taux en zone euro.
Moody's cite également les risques pesant sur la capacité du gouvernement à réduire le déficit : «l'adoption de nouvelles politiques budgétaires de rigueur pourrait se révéler difficile dans un avenir proche alors que le soutien électoral du gouvernement s'affaiblit», souligne-t-elle.
Enfin, «le sentiment de marché fragile qui continue de cerner les Etats européens à fort endettement suppose des risques additionnels pour l'Italie». Pour Moody's en effet, si les émissions italiennes continuent d'attirer, « les investisseurs pourraient bien différencier davantage les emprunteurs de la zone euro qu'ils ne l'ont fait avant la crise financière, au détriment des pays à l'endettement supérieur à la moyenne, comme l'Italie ».
Standard & Poor's, le 21 mai dernier déjà, avait décidé d'abaisser la perspective de la note italienne de « stable » à « négative ». L'agence craignait qu'un éventuel blocage politique ne contribue à un dérapage fiscal. Pour elle, les perspectives de réduction de la dette publique, qui représente près de 120% du PIB, de l'Italie ont reculé.
De fait, si la prime de risque exigée sur les titres d'Etats italiens (par rapport au Bund allemand) s'était comprimée depuis le point haut de novembre dernier, elle a eu de nouveau tendance à progresser ces derniers temps. De 150 points de base à la mi mai, la prime est en effet remontée à 185 points de base vendredi, avec un taux le taux des emprunts d'Etat italiens à 10 ans à 4,81%. Un écart de taux qui n'est désormais plus très loin des sommes observés en novembre dernier, lors des négociations sur l'aide à l'Irlande.