Pour Standard and Poor's, le rééchelonnement grec aurait valeur de défaut

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  505  mots
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Les deux solutions proposées par Paris pour rééchelonner la dette grecque par des échanges de titres reviendraient à placer Athènes en situation de "défaut sélectif", prévient ce lundi l'agence de notation Standard & Poor's.

Standard & Poor's (S&P) met en garde contre les effets d'un "rollover" grec dans le cadre du plan discuté par les autorités européennes et le Fonds monétaire international (FMI). Selon l'agence de notation, les deux propositions françaises du rééchelonnement de la dette grecque auraient valeur de défaut sur une partie de sa dette.

La Fédération bancaire française a proposé deux plans d'action pour le rollover de la dette grecque pour couvrir les besoins d'Athènes de 2011 à 2014. Selon S&P, l'un comme l'autre impliquent des pertes pour les créanciers privés de la république hellénique.

"Si l'une ou l'autre de ces options était mise en oeuvre dans sa forme actuelle, et à défaut d'information complémentaire, nous considèrerions probablement cela comme un cas de défaut", prévient l'agence de notation américaine dans un communiqué. "Dans ce cas, nous abaisserions probablement la note souveraine grecque à 'SD', ce qui indiquerait la restructuration dans les faits d'une partie, mais pas de la totalité, de sa dette obligataire." S&P avait abaissé le mois dernier la note grecque de "B" à "CCC".

L'agence rappelle avoir pris cette décision en raison du "risque croissant qu'un plan de financement amélioré visant à résoudre les difficultés budgétaires du gouvernement sur la période 2011-2014 n'ait besoin d'une restructuration de la dette du secteur privé sous une forme qui serait pour nous un défaut de fait sur ses obligations de paiement". Sur les marchés asiatiques, l'euro a touché un plus bas de séance face au dollar aussitôt après cette déclaration.

La Grèce doit recevoir d'ici mi-juillet une nouvelle tranche d'aide internationale de 12 milliards d'euros après le feu vert samedi des ministres des Finances de la zone euro. Ces derniers ont par ailleurs discuté des contours d'un second plan de soutien à Athènes auquel devrait participer le secteur privé détenteur de dette grecque.

Les valeurs bancaires ont mal réagi aux déclarations de S&P

En fin de semaine dernière, le secteur financier, par la voix de l'Institut de la Finance internationale (IIF), a de son côté fait savoir qu'il était prêt à s'engager dans un effort "volontaire, coopératif, transparent et large" pour soutenir la Grèce, via un "rollover" de la dette grecque.

En Bourse, les valeurs bancaires européennes ont du coup ouvert en baisse après leur rebond la semaine dernière. Vers 9h35, l'indice de référence Stoxx 600 des banques européennes est en baisse de 1,07%.

A Paris, les valeurs bancaires accusent les plus fortes baisses du CAC 40. BNP Paribas , Crédit agricole , et Société générale abandonnent respectivement 1,17%, 2,18% et 1,93%.

La mise en garde de S&P "pourrait venir perturber la succession d'annonces crédibilisant que la situation grecque était de nouveau sous contrôle à horizon de douze mois", soulignent les analystes de CM CIC Securities dans une note de recherche.