Grèce : le gouvernement affiche sa confiance

La Grèce recevra d'ici mi-juillet une nouvelle tranche d'aide internationale de 12 milliards d'euros. Pour le ministre grec des Finances, la "crédibilité internationale" de son pays est renforcée.
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Le déblocage, samedi, de la cinquième tranche des prêts de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI),  " renforce la crédibilité internationale du pays", a estimé le ministre des Finances récemment nommé Evangelos Venizelos dans uncommuniqué. "Ce qui est à présent crucial, a-t-il ajouté, est l'application efficace et en temps voulu des décisions prises au Parlement afin que nous puissions graduellement émerger de la crise dans l'intérêt de l'économie nationale et des citoyens grecs".

La Grèce recevra en effet d'ici mi-juillet une nouvelle tranche d'aide internationale de 12 milliards d'euros après le feu vert samedi des ministres des Finances de la zone euro, qui ont par ailleurs discuté des contours d'un second plan de soutien à Athènes. Dans un communiqué publié à l'issue d'une téléconférence de l'Eurogroupe qui s'est tenue à partir de 18h00 samedi, les ministres se sont félicités de l'adoption cette semaine par le parlement grec d'un second programme d'austérité de 28 milliards d'euros d'ici 2015, qui a ouvert la voie a un nouveau soutien financier de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.

"Les ministres ont accueilli positivement les progrès réalisés par les autorités grecques (...) En particulier, les ministres ont noté avec satisfaction l'adoption par le parlement grec de lois clés en matière de stratégie fiscale et de privatisations", est-il écrit dans le texte.

"Les ministres approuvent le déboursement de la cinquième tranche d'aide d'ici le 15 juillet après l'approbation du conseil d'administration du FMI", peut-on encore lire.

Sans cette tranche de prêts, la Grèce aurait très certainement fait défaut sur sa dette au cours de l'été et les Européens entendent désormais profiter de quelques semaines de répit pour ficeler un second plan d'aide, auquel ils espèrent associer le secteur financier et les investisseurs privés.

"Les consultations avec les créanciers grecs sont en cours afin de définir les modalités d'une participation volontaire du secteur privé dans le but d'aboutir à une réduction drastique des besoins de financement annuels de la Grèce, tout en évitant un défaut sélectif", indique le communiqué.

Il précise que les modalités exactes de cette participation seront arrêtées "au cours des prochaines semaines" mais le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, a dit dans un communiqué séparé que ce plan serait mis en place d'ici mi-septembre, date à laquelle la sixième tranche de 8 milliards d'euros doit être versée.

 

"Rollover" des banques sur la dette grecque

 

Vendredi, le secteur financier, par la voix de l'Institut de la Finance internationale (IIF), a fait savoir qu'il était prêt à s'engager dans un effort "volontaire, coopératif, transparent et large" pour soutenir la Grèce, via un "rollover" de la dette grecque, c'est-à-dire un prolongement des maturités des titres existants ou encore des opérations de rachat de dette.

Très attendu, cet engagement va au-delà du plan mis sur la table en début de semaine par les banques françaises sur un "rollover" de la dette grecque en proposant notamment des opérations de rachat.

Ce dernier aspect, jugé prometteur par des banquiers, consisterait à offrir à l'Etat grec la possibilité de racheter une partie de sa dette à un prix inférieur à sa valeur faciale, lui permettant ainsi de réduire le volume de son endettement.

Les investisseurs qui ont acheté ces derniers mois des paquets de dette à des prix bradés sur le marché secondaire ou qui ont déjà passé des dépréciations sur ces créances auraient quant à eux intérêt à participer à ces opérations car ils pourraient enregistrer des bénéfices comptables sans avoir à attendre de longues années pour récupérer leur mise de départ.

Jeudi, les établissements financiers allemands, banques et assureurs, avaient déjà annoncé qu'ils contribueraient à hauteur de 3,2 milliards d'euros au sauvetage de la Grèce. Le chiffre de la contribution des établissements français n'est en revanche toujours pas connu.

Divergences

Les autorités de la zone euro espèrent que ces initiatives du secteur privé permettront de dégager entre 30 et 45 milliards d'euros, qui viendront s'ajouter à de nouveaux prêts de l'UE et du FMI pour un montant estimé à 55 milliards d'euros et à environ 25 milliards d'euros que la Grèce espère tirer d'ici 2014 d'un vaste programme de privatisation.

En prenant en compte une enveloppe de 45 milliards d'euros encore non déboursée dans le cadre du premier plan de 110 milliards décidé en mai 2010, le nouveau plan de soutien devrait ainsi s'établir entre 155 et 170 milliards d'euros.

Le but est de donner à Athènes une bouffée d'oxygène d'une durée suffisante pour lui permettre de renouer durablement avec la croissance sans avoir à se préoccuper pendant ce temps là de son financement sur les marchés financiers.

Mais le chef de l'opposition conservatrice, Antonis Samaras, a prévenu samedi qu'il s'opposerait à ce second plan de soutien si le gouvernement socialiste de George Papandreou ne modifie pas sa politique économique.

"Nous voulons annihiler le déficit, pas mettre les Grecs, la classe moyenne grecque et les familles grecques à genoux", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire grec Real News.

Le message n'a pas été entendu par le gouvernement, le ministre des Finances insistant dans son communiqué sur le fait qu'il était désormais "crucial que les décisions du parlement soient mises en oeuvre sans retard et de manière effective".

Commentaire 1
à écrit le 03/07/2011 à 16:17
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Le gouvernement grec est bien le seul à avoir confiance en ce plan lamentable... Les grecs s'indignent en masse dans la rue, le monde est dubitatif; seules les banques se réjouissent de ce plan foireux qui consiste essentiellement à leur sauver la mi...

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