L'Eurogroupe pressé par Berlin de dénouer la crise grecque

Par latribune.fr  |   |  390  mots
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L'Allemagne a demandé à ses partenaires européens de décider au plus vite d'un nouveau plan d'aide pour la Grèce alors que la confusion entraîne une instabilité sur les marchés financiers européens. Avant leur réunion à Bruxelles ce lundi, les ministres des Finances de la zone euro étaient encore divisés sur la question.

Pour Angela Merkel, le nouveau plan d'aide à la Grèce devra être trouvé à "très très courte échéance". Lors d'une conférence de presse, la chancelière allemande a pressé les ministres des Finances de la zone euro de résoudre la crise grecque au plus vite.

Berlin n'envisage pas d'attendre le mois de septembre pour décider d'une nouvelle aide éventuelle et de ses modalités. "S'il n'avait tenu qu'à l'Allemagne, nous aurions déjà un nouveau programme pour la Grèce, mais tout le monde n'était pas prêt", a ainsi insisté Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances.

Depuis vendredi, la contagion de la crise grecque sur les marchés de la zone euro rend cette décision urgente. En Italie et en Espagne où les taux de financement de la dette sur dix ans atteignent des niveaux historiques. Ailleurs, les valeurs financières sont en chute libre.

Divisions parmi les membres de la zone euro

Or, les divergences règnaient toujours, lundi, avant la réunion de l'Eurogroupe concernant les modalités d'une nouvelle aide à la Grèce. La proposition de la France de faire intervenir des créanciers privés dans la prolongation des prêts à la Grèce ayant été considérée comme un "défaut sélectif" à la fois par les agences de notation et par la Banque centrale européenne, plusieurs membres refusent cette option. C'est notamment le cas de Madrid.

"L'Espagne a toujours été prudente sur ce sujet car cela risque de provoquer une instabilité", a prévenu Elena Salgado, ministre espagnole des Finances. Cette dernière analyse la crise actuelle, comme "quelque chose de beaucoup plus systémique" qu'une crise limitée à la Grèce.

Les Pays-Bas, comme l'Allemagne, se prononcent en revanche pour une participation des créanciers privés, et ce, même si cela doit être considéré comme un défaut de paiement. Jan Kees de Jager, qui représente les néerlandais auprès de l'Eurogroupe, a ainsi précisé qu'"une participation substantielle du secteur privé est une condition préalable", à tout nouveau plan d'aide pour la Grèce. Il estime que si des agences de notation considèrent cette participation comme "involontaire" de la part des créanciers, cela ne serait le cas 'que pour une courte période".