Dette grecque : le FMI invite les Européens à se mobiliser davantage

Par latribune.fr  |   |  394  mots
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Alors que Fitch vient de dégrader de trois crans la note souveraine de la Grèce, le FMI estime que les Européens devraient fournir 71 milliards d'euros de plus au pays, et les créanciers privés 33 milliards. Dans sa nouvelle analyse d'étape sur la "viabilité de la dette" grecque publiée ce mercredi, l'institution financière revoit cette dette à la hausse. Elle passerait à 172% du PIB en 2012.

Il est urgent d'intervenir pour aider la Grèce, prévient le FMI. L'organisation a revu à la hausse la dette du pays ce mercredi. Celle-ci atteindrait 172% de son poduit intérieur brut (PIB) l'an prochain. En mars, le Fonds monétaire international tablait sur une dette représentant 159% de son PIB en 2012. Il est aussi prévu que la production recule de 3,9% au lieu de 3% dans la précédente prévision.

L'analyse du Fonds a été publiée quelques heures avant que Fitch ne dégrade encore la note souveraine du pays, de trois crans cette fois à "CCC", en raison de l'absence d'un nouveau plan d'aide  "crédible et financé" de l'UE et du FMI...

Face à l'indécision des membres de la zone euro sur le plan de sauvetage de la Grèce, le Fonds presse l'Union européene de trouver une solution. Selon le FMI, la Grèce aurait besoin de 71 milliards d'euros d'aide supplémentaire la part de l'Europe. 

Par ailleurs, il est précisé dans son analyse d'étape que 33 milliards d'euros de "réinvestissements volontaires et/ ou extensions de maturités" devront provenir des créanciers privés. Dans cette hypothèse et afin d'assurer un financement de l'Etat grec jusqu'en 2014, le FMI n'envisage pas de changement pour son propre prêt. Celui-ci "reste à 30 milliards d'euros".

Berlin propose qu'Athène rachète sa dette avec l'aide du Fonds de secours

Une autre solution, jusqu'alors écartée par Berlin, viendrait d'être proposéepar l'Allemagne : que la Grèce "rachète sa dette" en utilisant les sommes versées par l'Union européenne et le FMI. Le fonds de secours international (FESF) autoriserait "en théorie" une telle opération, a déclaré le porte-parole du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, rapporte l'AFP. De cette manière, la dette pourrait être réduite à 160% du PIB et cela ne serait pas considéré comme un défaut de paiement par la Banque centrale européenne.

Berlin ne renonce par, toutefois, à la solution d'un rééchelonnement de la dette grecque grâce à la participation des créanciers privés, même si cela doit conduire à un "défaut de paiement". Le ministère des Finances allemand juge ainsi "intéressante" la proposition émanant de Martin Blessing, patron de la Commerzbank, qui consiste à restructurer la dette grecque de façon "radicale".