Papandreou critique sur l'absence d'accord européen

George Papandreou a envoyé une lettre au président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, rappelant que la Grèce avait fait les efforts nécessaires pour résoudre la crise de la dette mais que c'était désormais à l'Union européenne de prendre rapidement une décision sur une nouvelle aide à la république hellène dans l'intérêt de tous les pays de la zone euro.
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Le Premier ministre grec n'est pas content. Et il l'a fait savoir dans une lettre au ton poli mais ferme envoyée au président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, à l'occasion de la réunion des ministres des Finances (Ecofin) qui s'est tenue à Bruxelles en début de semaine.
Si le ton est fraternel - "cher Jean-Claude" - George Papandréou n'en rappelle pas moins que "quatorze mois après avoir entamé notre programme de réforme, la Grèce a mené une impressionnante consolidation budgétaire et lancé de nombreuses réformes structurelles de grande envergure", mais cela ne s'est pas fait sans mal, et surtout n'a pas été payé en retour par l'adoption d'un deuxième plan d'aide susceptible de pouvoir mettre un terme à la crise de la dette. Un possible conseil européen extraordinaire est censé le faire vendredi.

La population du pays supporte de plus en plus mal cette politique, comme l'ont montré les manifestations parfois violentes des Grecs exaspérés de voir après une année de rigueur que la situation sur le front économique est loin de s'améliorer, comme en témoigne la hausse du chômage qui flirte avec les 16%. Le Premier ministre a dû se résoudre à remanier son gouvernement pour que sa majorité socialiste de plus en plus critique accepte de voter au parlement le nouveau plan d'austérité, condition vitale pour obtenir une nouvelle tranche d'aide financière pour honorer des dettes qui venaient à échéance à mi-juillet.

Le Premier ministre grec rappelle aussi que ce plan inédit dans les économies modernes par l'ampleur de la réduction des déficits publics, qui se fait avec une économie en récession pour la troisième année consécutive, a été "fermement soutenu" par le président de la Commission, José Manuel Barroso. Avec une point d'ironie, George Papandreou remarque que "si ses réformes majeures avaient été mises en ?uvre au cours des années précédentes, nous aurions évité la crise actuelle." Une époque où José Manuel Barroso était déjà à la tête d'une Commission qui a validé sans broncher les comptes publics falsifiés des gouvernements grecs conservateurs présentés à l'époque.

Pire, "les marchés et les agences de notation n'ont pas réagi comme nous l'espérions. Ils continuent à avoir des doutes (même nous punissent) sur notre programme de réformes élaboré par la Grèce et les Européens. En agissant ainsi, ils menacent notre reprise économique à tous après trois ans de récession."

George Papandreou "est maintenant convaincu que si l'Europe ne prend pas maintenant les décisions justes, collectives et efficaces, quoique fasse la Grèce - nous avons prouvé que nous étions à la hauteur de nos responsabilités -, nous risquons à nouveau, et même au niveau mondial, de subir des cataclysmes sur les marchés en raison de la propagation des doutes qui pourrait anéantir notre union commune." La façon dont a été testée l'Italie par les marchés en est un signe avant-coureur.

Et aux yeux de George Papandreou, le problème aujourd'hui n'est pas tant la Grèce que la gouvernance de l'Union européenne. "Nous avons besoin d'une direction européenne solide et visionnaire", réclame-t-il. Et demande "un message fort" de la part de la zone euro qui puisse réellement aider la Grèce et éviter que l'ensemble de ces efforts n'aient pas été menés en vain.

Commentaire 1
à écrit le 15/07/2011 à 4:29
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iI a un superbe toupet ce Papandréou,c'est quand même lui et son gouvernement qui ont crée ou encouragé la gabegie qui ruine ce pays,et maintenant il râle parce que les europeens ne vont pas assez vite pour payer les dettes et renflouer l'état,l'eur...

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