Adoption éclair du plan d'austérité en Italie

Par latribune.fr  |   |  456  mots
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En Italie, la chambre des députés a adopté ce vendredi un plan d'austérité renforcé afin d'éviter une propagation de la crise de la dette à la péninsule qui mettrait en danger l'ensemble de la zone euro. La procédure accélérée, au cours de laquelle les sénateurs ont déjà voté le texte la veille, arrive ainsi à son terme.

Avec ce vote, l'Italie adopte définitivement un plan d'austérité prévoyant 48 milliards d'euros d'économies sur quatre ans. La chambre basse du Parlement transalpin vient en effet de valider le texte présenté par le gouvernement de Silvio Berlusconi. Ce dernier, déterminé à voir ce programme accepté, avait même assorti ce vote d'une motion de confiance.

Par 316 voix pour, 284 contre et 2 abstentions, le plan est donc adopté après une procédure-éclair qualifié de "miracle" par le président de la république, Girogio Napolitano, autrefois communiste. 

Risques de propagation de la dette dans la zone euro

Le but du plan d'austérité est de ramener le déficit public de 3,9% du PIB en 2011 à l'équilibre en 2014. Il s'agit également d'une réponse au risque de propagation de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.

Ce programme mêle baisse des budgets des ministères centraux, des dépenses de santé au niveau des administrations régionales et des subventions versées par l'Etat aux administrations locales et provinciales, relèvement de certaines taxes (taxation des produits financiers, péages autoroutiers, prélèvements sur les jeux de hasard) et augmentation progressive de l'âge du départ à la retraite (avec introduction d'un mécanisme d'indexation sur l'espérance de vie).

Mais ces raisons ne sont pas suffisantes pour tout le monde en Italie où règne l'indignation d'une partie de la classe politique. Un ancien membre du gouvernement Berlusconi, Sera Antonio Martino y a vu une "énième cochonnerie" qui "frappe les gens pauvres". La présidente de l'organisation patronale Cofindustria regrette quant à elle un plan "fondé sur une hausse des impôts".

Titanic

L'Italie a évité le pire de la crise financière en partie grâce à un contrôle strict des dépenses publiques et un haut niveau d'épargne privée. Mais avec la Grèce et l'Irlande en difficultés, les marchés financiers observent d'un mauvais oeil le poids de sa dette, qui représente 120% du PIB italien. La position délicate de la troisième économie de la zone euro a été soulignée jeudi, quelques heures seulement avant le vote des sénateurs, par l'émission par le Trésor italien de 5 milliards d'euros d'obligations à des taux sans précédent.

S'adressant aux sénateurs lors du débat préalable, le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, avait averti jeudi que l'Europe ne pourrait faire l'impasse sur une solution politique à la crise de la dette qui menace tous les pays. "Nul ne devrait se faire d'illusions quant à un éventuel salut individuel. Comme à bord du Titanic, où même les passagers de première classe n'ont pu tous être sauvés", a-t-il dit.