Le nouveau plan d'austérité italien franchit l'étape du Sénat

Par latribune.fr  |   |  473  mots
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Le Sénat italien a adopté ce jeudi un plan d'austérité renforcé, qui doit encore être définitivement approuvé vendredi par les députés, afin d'éviter une propagation de la crise de la dette à la péninsule qui mettrait en danger l'ensemble de la zone euro.

Les sénateurs italiens ont adopté ce jeudi par 161 voix contre 135 le plan d'austérité présenté par le gouvernement de Silvio Berlusconi qui prévoit 48 milliards d'euros d'économies sur quatre ans.

Le but du plan d'austérité est de ramener le déficit public de 3,9% du PIB en 2011 à l'équilibre en 2014. Il s'agit également d'une réponse au risque de propagation de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.

Illustrant sa détermination, le gouvernement Berlusconi a engagé sa confiance sur ce texte, qui sera soumis vendredi aux voix des députés.

Le plan d'austérité mêle baisse des budgets des ministères centraux, des dépenses de santé au niveau des administrations régionales et des subventions versées par l'Etat aux administrations locales et provinciales, relèvement de certaines taxes (taxation des produits financiers, péages autoroutiers, prélèvements sur les jeux de hasard) et augmentation progressive de l'âge du départ à la retraite (avec introduction d'un mécanisme d'indexation sur l'espérance de vie).

L'Italie a évité le pire de la crise financière en partie grâce à un contrôle strict des dépenses publiques et un haut niveau d'épargne privée. Mais avec la Grèce et l'Irlande en difficultés, les marchés financiers observent d'un mauvais oeil le poids de sa dette, qui représente 120% du PIB italien. La position délicate de la troisième économie de la zone euro a été soulignée jeudi, quelques heures seulement avant le vote des sénateurs, par l'émission par le Trésor italien de 5 milliards d'euros d'obligations à des taux sans précédent.

S'adressant aux sénateurs lors du débat préalable, le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, a averti jeudi que l'Europe ne pourrait faire l'impasse sur une solution politique à la crise de la dette qui menace tous les pays. "Nul ne devrait se faire d'illusions quant à un éventuel salut individuel. Comme à bord du Titanic, où même les passagers de première classe n'ont pu tous être sauvés", a-t-il dit.

L'opposition a voté contre le plan d'austérité mais, soucieuse de ne pas prêter le flanc à un procès en irresponsabilité, n'a pas tenté d'en retarder l'adoption par le dépôt d'amendements ou par le recours à des manoeuvres parlementaires dilatoires. Le Parti démocrate (PD), principale formation de l'opposition, demande la démission du gouvernement de Berlusconi, estimant que les tensions entre le parti Peuple de la liberté (PDL) du président du Conseil et ses alliés de la Ligue du Nord l'affaiblissent trop pour faire face à la tempête financière. Mais au lieu de carresser l'idée d'élections anticipées et son lot d'incertitudes, ses dirigeants prônent un gouvernement de transition jusqu'aux élections prévues pour 2013.