Grèce : la zone euro en conclave le 21 juillet

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  770  mots
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Les responsables gouvernementaux des pays partageant l'euro se retrouveront le 21 juillet pour plancher sur "la stabilité financière de l'ensemble de la zone euro et le futur financement du programme grec", a annoncé ce vendredi soir Herman Van Rompuy, président du Conseil européen.

Un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro sur la Grèce aura lieu le jeudi 21 juillet, a annoncé ce vendredi Herman Van Rompuy après plusieurs jours de négociations sur la date de cette réunion.

Evoquée une première fois mardi, la convocation de ce sommet s'est heurtée ces derniers jours au refus de l'Allemagne de se réunir sans qu'il n'y ait au préalable les bases d'un accord sur la forme que doit prendre la participation du secteur privé à un nouveau plan de soutien à la Grèce.

"Notre agenda sera la stabilité financière de l'ensemble de la zone euro et le futur financement du programme grec", a déclaré dans un communiqué le président du Conseil européen, tout en précisant avoir demandé aux ministères des Finances de la zone euro d'accélérer leurs travaux préparatoires.

Le gouvernement allemand a par la suite annoncé que la chancelière Angela Merkel ferait le déplacement, en partant du principe qu'un accord aurait été conclu avant jeudi.

"Nous supposons que Van Rompuy a lancé l'invitation en jugeant qu'une solution pour la Grèce aurait été trouvée d'ici là", a déclaré une porte-parole.

Selon plusieurs sources, une série de réunions préparatoires devraient désormais avoir lieu au niveau des directions du Trésor, dont une mercredi soir.

Face à la contagion de la crise grecque à l'ensemble de la zone euro, responsables politiques et banquiers planchent depuis mardi sur une solution de long terme pour Athènes permettant de réduire fortement sa dette et de soutenir son économie.

Vendredi, un consensus ne semblait toutefois pas encore à portée de main entre les membres de la zone euro sur les contours d'un second plan d'aide à la Grèce et notamment sur la double question d'une participation du secteur privé et d'un possible "défaut sélectif" du pays.

Les discussions se sont poursuivies toute la journée de vendredi à Bruxelles, de manière bilatérale entre les capitales et à Rome où les banquiers étaient réunis depuis jeudi sous l'égide de l'institut de la finance internationale (Ifi).

Rachats d'obligations

Selon plusieurs sources, ces échanges portent plus spécifiquement sur la possibilité de prêter de l'argent à la Grèce via le fonds "zone euro" (FESF) afin que le pays procède à des rachats de ses propres obligations sur le marché secondaire, ce qui permettrait de réduire son niveau d'endettement.

Ces prêts du FESF seraient consentis à un taux d'intérêt bas et à une maturité longue - peut être jusqu'à 30 ans - afin de donner une véritable bouffée d'oxygène au pays. Le FESF pourrait par ailleurs commencer à acheter des titres grecs sur le marché obligataire primaire.

Le secteur privé serait quant à lui mis à contribution en acceptant de revendre les titres détenus à une valeur inférieure à leur valeur faciale ou, selon une autre option, en échangeant ces titres contre de nouveaux à la maturité allongée.

Ces différentes options pourraient cohabiter dans un second "paquet" d'aide à la Grèce d'environ 110 milliards d'euros, qui inclurait également des prêts de l'UE et du FMI, indique-t-on de source proche des négociations.

La question d'un possible "défaut sélectif" qui pourrait être déclaré par les agences de notation pourrait toutefois contraindre les membres de la zone euro à amender leurs plans au cours des prochains jours.

Le ministre français de l'Economie, François Baroin, a insisté vendredi sur le fait que les Européens ne travaillaient pas dans une perspective de défaut de la Grèce dans leur recherche de solutions pour le pays.

Alors qu'ils l'avaient clairement exclue depuis plusieurs semaines, ils avaient pourtant ouvert lundi dernier la porte à un tel défaut, que certains pays voient même comme inéluctable.

La dette grecque - qui avoisine les 345 milliards d'euros - pourrait atteindre en 2012 plus de 170% du PIB national selon les prévisions du Fonds monétaire international.

Mais au delà du cas grec, c'est l'ensemble de la stabilité de la zone euro qui est menacée alors que des pays de bien plus grande taille, comme l'Italie et l'Espagne, sont désormais menacés et que les agences de notation ont à nouveau dégradé cette semaine les notes de la Grèce et de l'Irlande.

Vendredi, les taux des obligations espagnoles et italiennes à dix ans ont continué de s'apprécier, avec des primes de risque par rapport au Bund allemand, qui sert d'étalon, supérieures aux 300 points de base dans les deux cas.