Paris et Berlin poussent le projet de taxation des transactions financières

Par latribune.fr, avec agences  |   |  289  mots
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L'Europe doit aller de l'avant concernant l'instauration d'une taxe sur les transactions financières en dépit de l'absence d'un consensus international à ce sujet, estiment les ministres des Finances français et allemand dans une lettre transmise ce vendredi à la Commission européenne. Londres, en revanche, n'y serait pas favorable.

Dans un courrier transmis ce vendredi à la Commission de Bruxelles, Wolfgang Schäuble et François Baroin déclarent croire fermement à l'instauration d'une taxe sur les transactions financières, d'une manière qui n'affecte pas la compétitivité européenne. Ils ajoutent que cette taxe doit être mise en place internationalement ou au sein de l'UE et que son assiette doit couvrir toutes les transactions.

Taux de 0,1% pour les actions et obligations

La taxe serait prélevée "sur toutes les transactions financières et de devises", selon le texte diffusé par le ministère des Finances allemand, "quand au moins une contrepartie est basée dans l'UE". Plusieurs modèles sont évoqués quant à sa base d'application et le taux serait "le plus bas possible, pour minimiser les réactions d'évasion", qui verraient les opérateurs effectuer leurs transactions hors d'Europe pour échapper au prélèvement. Un taux de 0,1% pour les actions et obligations et de 0,01% pour les produits dérivés a ainsi été évoqué.

"Nous sommes persuadés que l'instauration d'une taxe sur les transactions financières au niveau européen sera une étape cruciale pour atteindre un consensus global, sans affecter la compétitivité européenne", écrivent les deux ministres, qui espèrent toujours que l'exemple européen fera école au niveau mondial.

Scepticisme britannique

Le Royaume-Uni s'opposerait, pour le moment, à l'instauration d'une telle taxe dans la seule zone euro. Les principales places de la City l'avaient déjà signifié lorsque l'idée avait été relancée à la mi-août. Un porte-parole du Trésor l'a aussi indiqué ce vendredi, en marge d'une réunion du G7 de Marseille : "Le Royaume-Uni est sceptique au sujet d'une taxe au niveau de la seule UE."