Le G20 ne veut pas de la taxe sur les transactions financières

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  310  mots
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Les ministres des finances du G20, réunis à Paris samedi, ont écarté l'idée d'une taxe sur les transactions financières proposée par l'Europe et soutenue par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Reste à savoir si la France et l'Allemagne l'appliqueront de façon unilatérale.

Une taxe sur les transactions financières ne verra pas le jour au niveau international, comme l'espérait Nicolas Sarkozy, les ministres des Finances du G20 ayant rejeté massivement samedi cette initiative. Les délégations américaine, canadienne, japonaise, indienne ou brésilienne se sont prononcées contre une telle taxe, qui était l'une des initiatives phares que la France espérait faire avancer lors de sa présidence du G20.

La taxe, à laquelle est également réticente la Grande-Bretagne sauf à ce qu'elle soit globale, pourrait toutefois voir le jour au sein de la seule zone euro, sous l'impulsion de la France et de l'Allemagne. "Il a été clairement dit que nous devons mettre en oeuvre cette taxe en Europe parce qu'il n'y a pas de soutien à le faire sur un plan global", a convenu le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, après la réunion.

La Commission européenne a proposé fin septembre une taxe européenne sur les transactions financières à partir de 2014 excluant le marché des changes. Selon cette proposition, les transactions réalisées à l'extérieur de l'Europe seraient également taxées, à partir du moment où elles impliquent une banque ou tout autre établissement financier du Vieux continent, afin d'éviter toute fuite des capitaux. La taxe ne concernerait en revanche pas les particuliers ni les opérations sur le marché primaire de la dette souveraine et les émissions d'action en Bourse.

Les chiffres avancés par l'exécutif communautaire portent sur un impôt de 0,1% sur les échanges d'actions et d'obligations et de 0,01% sur les échanges de produits dérivés. Le dispositif pourrait permettre de lever quelque 30 milliards d'euros par an, selon plusieurs estimations préliminaires au sein de l'exécutif communautaire. Selon un récent sondage réalisé par la Commission, 65% des Européens sont en faveur de cette taxe.