Une Grande-Bretagne hors de l'UE, ce n'est plus de la science-fiction

Par Marina Torre  |   |  449  mots
Copyright Reuters
Les parlementaires britanniques doivent se prononcer ce lundi après-midi sur la tenue d'un référendum sur la sortie du pays de l'Union européenne. Le Premier ministre David Cameron affronte à ce sujet la fronde d'une partie des conservateurs.

Et si la Grande-Bretagne sortait de l'Union européenne? Les britanniques pourraient avoir à se prononcer sur cette question si les membres du Parlement approuvent le principe d'un tel référendum. A la demande de 100.000 de personnes ayant signé une pétition en ce sens, la chambre des Communes doit en effet voter ce lundi pour ou contre la tenue de cette consultation non contraignante.

Les Britanniques seraient une forte majorité à souhaiter ce scrutin (70%) selon un sondage publié dans l'après-midi par le Guardian. Mais, si c'était le cas, seuls 49% seraient prêts à voter en faveur d'une sortie de l'Union européenne.

Quoi qu'il en soit, les chances sont fortes que cette motion soit rejetée. Le Labour, principal parti d'opposition, a déjà indiqué qu'il voterait contre la motion. Les Libéraux Démocrates, membres de la coalition au pouvoir ont fait de même.

Toutefois, une soixantaine membres de la majorité, critiques vis-à-vis du Premier ministre ont fait savoir qu'ils pourraient se déclarer "pour" une telle consulation. Voix discordante parmi les conservateurs," William Hague, ministre des Affaires étrangères et "eurosceptique fervent", a sévèrement critiqué la tenue d'un tel scrutin en pleine période de crise européenne. " C'est la mauvaise question au mauvais moment", a commenté le chef de la diplomatie britannique sur la BBC.

Frictions avec la France

Cette proposition de referendum sur l'UE tombe mal pour David Cameron en butte à des frictions avec ses partenaires européens. Au cours du sommet de dimanche, le chef du gouvernement britannique s'est fait notamment tancer par Nicolas Sarkozy qui lui aurait reproché l'attitude critique de la Grande-Bretagne et son "ingérence" dans les affaires de la zone euro.

"La crise de la zone euro affecte toutes nos économies ", s'était plaint David Cameron, qui s'exprimait au nom des dix autres membres de l'Union qui ne partagent pas la monnaie unique. La crise financière que traverse l'Europe depuis cet été pourrait être l'occasion d'une renégociation des traités avec la Grande-Bretagne, membre de la Communauté économique européenne depuis 1973.

Le locataire du 10 Downing Street a défendu cette idée d'une modification des accords dans une tribune publiée par le "London Evening Standard" ce lundi. Pour David Cameron, une sortie de l'Europe contribuerait à "faire beaucoup de mal" à l'économie du pays. Il pointe aussi le risque de "manquer une opportunité de faire avancer l'intérêt national" auprès des instances européennes. Face aux "MPs", (les membres du parlements), il a repris ces arguments, ajoutant que les vingt-six autres Etats de l'UE représentent le principal marché pour les produits britannique avec "50% des exportations"qui leurs sont destinées.