Fitch dégrade la note du Portugal

Par latribune.fr avec les agences  |   |  315  mots
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L'agence de notation Fitch vient de placer la note du crédit du Portugal en catégorie spéculative. Dans le même temps, les Portugais ont entamé un mouvement de grève nationale.

Déséquilibres budgétaires importants, dette élevée, contraction de son économie estimée à 3% en 2012.... Pour l'agence de notation Fitch, la situation du Portugal mérite que la note soit dégradée.

Considérant par conséquent que la note souveraine du pays est incompatible avec la catégorie investissement, sa note de crédit vient donc de passer à BB+ avec perspective négative.

Cette annonce intervient alors que les salariés ont entamé ce jeudi une grève générale pour protester contre la cure d'austérité imposée par le gouvernement en échange d'une aide financière de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). Avions cloués au sol, trains à quai, services publics au ralenti,... C'est le premier mouvement d'ampleur  du pays depuis un an.

Le Premier ministre Pedro Passos Coelho explique qu'il n'y aucun autre choix qu'une cure douloureuse d'austérité. "C'est à moi d'essayer de mobilier les Portugais pour agir chaque jour et contribuer à la transformation du Portugal", dit-il.

Le budget 2012 concocté par le gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho, arrivé au pouvoir en juin, prévoit de nombreuses mesures profondément impopulaires en échange d'une aide de 78 milliards d'euros. Le Portugal est le troisième pays de la zone euro à avoir bénéficié d'un renflouement UE-FMI, après la Grèce et l'Irlande. Peuplé de 11 millions d'habitants, le Portugal affiche un taux de chômage de 12,4% de la population active, au plus haut depuis les années 1980.

Le précédent gouvernement socialiste s'est effondré en mars dernier après avoir tenté de mener son propre programme d'austérité sans aide internationale.

Le pays est désormais confronté à sa plus grave récession depuis le retour de la démocratie en 1974. Les projections actuelles du gouvernement prédisent une contraction du produit intérieur brut de 2,8% en 2012, contre 1,9% cette année.