Le FMI suspend ses relations avec la Grèce jusqu'aux élections

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  435  mots
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Le Fonds monétaire international annonce qu'il met entre parenthèses ses contacts avec Athènes jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé, ce qui n'aura pas lieu avant les prochaines élections législatives, le 17 juin.

Un mois de parenthèse pour la Grèce. Jusqu'aux prochaines élections législatives, après 10 jours de blocage politique, le Fonds monétaire international (FMI) renonce à ses contacts avec Athènes. "Nous attendons avec intérêt de prendre contact avec le nouveau gouvernement une fois qu'il aura été formé", a affirmé à la presse un porte-parole de l'institution, David Hawley qui fait référence à l'équipe qui sera formée après les prochains scrutins qui doivent être organisés le 17 juin. "L'essentiel est que notre mission (à Athènes) sera après les élections. Je n'ai pas de date spécifique", a-t-il poursuivi le porte-parole.

L'opinion de plus en plus défavorable à l'austérité

Le gouvernement intérimaire désigné hier par le président Carolos Papoulias ne disposera pas de parlement puisque celui-ci doit être dissous vendredi, conformément à la Constitution grecque. Or, sans lui, aucune nouvelle mesure parmi celles demandées par les créanciers du pays, dont le FMI fait partie, ne pourra être prise.De plus, le Fonds a insisté ces derniers mois pour dire qu'il souhaitait que son programme économique soit soutenu par l'opinion.

Mais celle-ci tend à se ranger du côté des partis anti-austérité comme le démontre de récents sondages. Gagne notamment du terrain le mouvement de gauche Syriza qui rejette le "mémorandum" sur les politiques de rigueur budgétaire souhaitées par le FMI ainsi que la Banque centrale et la Commission européennes.

Cette décision du FMI intervient après que sa directrice générale, Christine Lagarde, a laissé entendre que son organisation se préparait déjà à une sortie de la grèce de la zone euro. "Nous, au FMI , devons être techniquement prêts à tout, parce que c'est notre métier. Mais je ne suis pas en train de laisser entendre que c'est une solution souhaitable. Je dis seulement que parmi l'étendue des multiples possibilités, c'est l'une de celles que nous devons envisager", a-t-elle déclaré mercredi sur une télévision néerlandaise mercredi.Elle a en outre ajouté que cette éventualité serait "extrêmement" coûteuse, "et pas seulement pour la Grèce".

Un versement bloqué

Le Fonds a accordé en mars à Athènes un nouveau prêt de 28 milliards d'euros, succédant à celui de 30 milliards de mai 2010, dont deux tiers avaient été déboursés. Mais Il n'a versé que 1,6 milliard d'euros de ce nouveau prêt et doit attendre qu'une majorité soit formée au Parlement pour verser les 1,6 milliards supplémentaires qui auraient dû être débloqués fin mai.