L'Iran annonce vouloir construire une nouvelle centrale nucléaire

Par Robert Jules, avec AFP  |   |  456  mots
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L'Iran va se doter d'une deuxième centrale nucléaire pour augmenter sa production d'électricité. La construction démarrera l'année prochaine. Cette annonce intervient après l'échec des négociations avec les puissances internationales qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter d'une arme nucléaire.

L'Iran va lancer en 2013 la construction d'une deuxième centrale nucléaire à Bouchehr, dans la sud du pays, près de sa première et unique centrale construite par la Russie, a annoncé dimanche le chef du programme nucléaire iranien Fereydoun Abbassi Davani, cité par par la télévision d'Etat qui n'a pas donné de détails. Le projet prévoit un potentiel de production de 1.000 mégawatts. Selon l'agence officielle Mehr, la construction "devra faire appel à des sous-traitants étrangers".

La construction confiée à la Russie?

Fereydoun Abbassi Davani, qui est un spécialiste de physique nucléaire,  n'a pas indiqué si l'Iran ferait à nouveau appel à la Russie, l'un des rares pays, avec la Chine, à avoir maintenu une coopération avec Téhéran dans le domaine nucléaire depuis la mise à l'index du programme nucléaire iranien controversé par les Nations unies en 2006. Le président Mahmoud Ahmadinejad avait fait état en novembre 2011 de discussions avec Moscou pour construire une deuxième centrale nucléaire. Le projet avait été confirmé par le chef de l'Agence russe de l'énergie atomique Sergueï Kirienko, qui avait estimé que la construction de centrales nucléaires civiles ne tombait pas sous le coup de l'embargo de l'ONU.

A terme, 20 centrales pour atteindre une puissance de 20.000 mégawatts

Les dirigeants iraniens ont évoqué à plusieurs reprises depuis deux ans leur intention de construire jusqu'à une vingtaine de centrales nucléaires, d'une puissance totale de 20.000 mégawatts. La république des Mollahs a initié un ensemble de réformes (la fin des subventions aux produits raffinés comme l'essence) pour moins dépendre de la rente pétrolière et des hydrocarbures pour développer son économie. La centrale actuelle de Bouchehr, elle aussi d'une puissance de 1.000 mégawatts, a été inaugurée en 2010 après 35 ans de travaux et de nombreuses vicissitudes politiques, techniques et financières, la Russie ayant repris en 1995 un projet abandonné par l'Allemagne après la révolution islamique de 1979 et la guerre Iran-Irak (1980-88). Cette centrale, contrôlée conjointement par des ingénieurs et techniciens russes et iraniens, n'est cependant toujours pas totalement opérationnelle. M. Abbassi Davani a indiqué dimanche qu'elle ne fonctionnerait à pleine puissance qu'au mois de novembre.

Les négociations sur le programme nucléaire militaire vont se poursuivre à Moscou

Cetta annonce intervient après des discussions tendues cette semaine à Bagdad entre l'Iran et les grandes puissances pour tenter de trouver une issue diplomatique à la crise du nucléaire iranien. Téhéran refuse notamment de renoncer à l'enrichissement d'uranium, son activité la plus controversée, en mettant en avant les besoins de ses futures centrales et réacteurs recherche. Il est prévu que les discussions reprennent en juin à Moscou.