Compétitivité : la zone euro joue les seconds rôles

Par latribune.fr  |   |  498  mots
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Dans le classement annuel IMD, les pays de la zone euro jouent encore clairement les seconds couteaux et beaucoup chutent lourdement. L'Allemagne est le seul pays de l'UEM à figurer dans les dix premiers. La France est classée 29ème.

La zone euro demeure une région de faible compétitivité. C'est l'enseignement principal qui ressort de l'étude annuelle de l'école de commerce suisse IMD basée à Lausanne. En tête de ce classement constitué à partir de 329 critères, on trouve Hong Kong, puis les Etats-Unis et enfin la Suisse qui gagne deux places par rapport à 2011, détrônant pour la troisième place Singapour.

La France, 29ème

Le premier pays de la zone euro à apparaître dans ce classement est l'Allemagne, en neuvième position. C'est du reste le seul pays de l'Union économique et monétaire à figurer dans les dix premiers et elle gagne une place par rapport à l'an passé. La France, elle, conserve sa 29ème place parmi les 59 pays classés, derrière le Chili, mais devant la Thaïlande, avec une compétitivité jugée par IMD inférieure de 30 % à celle de Hong-Kong et de 21 % à celle de l'Allemagne. Certes, six des quinze pays de la zone euro qui figurent dans ce classement (où ni Malte, ni Chypre ne figurent) ont amélioré leur position en une année. Les Pays-Bas, malgré leurs difficultés politiques et budgétaires, gagnent même trois places, passant de la 14ème à la 11ème. L'Irlande a fait de même et se classe 20ème. L'Italie, 40ème, gagne deux places, tout comme l'Estonie (31ème). L'Allemagne et la Slovaquie gagnent une place.

Recul de l'Espagne, de la Grèce, mais aussi de la Finlande et de l'Autriche

Le mouvement général est cependant à la dégradation ou à la stagnation. Comme la France, la Slovénie maintient sa place, la 51ème . Mais plusieurs pays touchés par la crise s'enfoncent dans le classement : l'Espagne chute de quatre places à la 39ème position, le Portugal d'une place à la 41ème et la Grèce recule de deux positions pour se retrouver 58ème, avant-dernière, devant la lanterne rouge, le Venezuela. Mais des pays mieux classés chutent également lourdement comme l'Autriche (21ème, -3 places), la Finlande (17ème, - 2 places) ou la Belgique (25ème, -2 places).

La France, championne du refus de la mondialisation et des réformes

L'euro semble donc loin d'être un gage de compétitivité. Mais, plus inquiétant, l'IMD met en avant le recul général, dans la foulée de la crise de la perception des réformes économiques et de la mondialisation. Selon ces deux critères, la France est, de loin, dernière de la classe. Les Français perçoivent plus négativement les réformes que les Vénézuéliens et craignent plus la mondialisation que les Hongrois. Si l'Irlande est en tête de ces deux critères, les pays de la zone euro se montrent en tête de peloton pour ces deux critères. Même les Allemands, champions de l'austérité, ne sont que trente-huitièmes pour la perception positive des réformes économiques. On comprend donc mieux pourquoi les politiques d'austérité ont du mal à passer.