Le FMI pessimiste sur la croissance mondiale

Par Julien Bonnet (avec agences)  |   |  529  mots
La directrice générale du FMI Christine Lagarde - Copyright Reuters
Christine Lagarde a prévenu vendredi que les prévisions de croissance du Fonds monétaire international "seront un peu plus basses que celles anticipées il y a à peine trois mois". La directrice générale de l'institution a par ailleurs salué les "avancées" obtenues par les Européens lors du dernier sommet de Bruxelles tout en avertissant qu'il fallait "en faire plus" pour vaincre la crise.

En pleine tournée asiatique, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a prévenu vendredi que l'institution qu'elle dirige s'apprêtait à abaisser ses prévions de croissance pour l'économie mondiale. "Dans la dernière actualisation de l'état de l'économie mondiale vu par le FMI, à paraître dans dix jours, les prévisions de croissance mondiale seront un peu plus basses que celles anticipées il y a à peine trois mois", a expliqué l'ancienne ministre de l'économie.

"Il faut en faire plus"

Toujours prête à donner des conseils sur la marche à suivre pour ramener le monde sur le chemin d'une croissance durable, Christine Lagarde a aussi fait le bilan de l'actualité récente, en particulier sur la santé économique de l'Europe. "La semaine dernière, les dirigeants européens se sont mis d'accord sur des avancées importantes dans la bonne direction", a-t-elle souligné lors d'un discours à Tokyo. "Il faut faire plus", a-t-elle toutefois immédiatement ajouté. Lors du sommet à Bruxelles les 28 et 29 juin, les dirigeants de la zone euro ont décidé de mettre en place un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques via les fonds de secours européens et ont annoncé la création d'un mécanisme unique de supervision financière. Un engagement a aussi été pris concernant la possibilité d'autoriser les fonds de secours européens à acheter directement des titres de dette de pays fragiles sur les marchés.

Une "crise mondiale"

La directrice générale du FMI a expliqué que l'efficacité de ces mesures dépendrait "de leur application rapide et rigoureuse". Elle a prévenu toutefois que la crise d'endettement, financière et économique ne touchait pas que l'Europe, soulignant qu'il s'agissait d'"une crise mondiale" ce qui justifie l'abaissement des prévisions, qui avaient pourtant été relevées en avril dernier. Jusqu'à présent, le FMI tablait sur 3,5% de croissance en 2012. Pour la zone euro, l'institution s'attend à un recul du PIB de 0,3% sur l'ensemble de l'année. L'Italie et l'Espagne devrait afficher des baisses respectives de 1,9% et de 1,8%. Quant à la France, elle est créditée d'une progression de 0,5% du PIB. Mardi, le FMI a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour les Etats-Unis: la hausse prévue du produit intérieur brut américain se réduit ainsi à à 2% en 2012 et 2,3% en 2013, contre respectivement 2,1% et 2,4% estimés précédemment.

Lutter contre la dette, réformer le système financier et assurer une croissance solide

Pour retrouver le chemin de la prospérité, Christine Lagarde, a estimé que la communauté internationale devait ?uvrer dans trois directions: lutter contre la dette, réformer le système financier et assurer une croissance solide. "Des pays doivent agir de façon décisive au sujet de la dette publique. Pour de trop nombreux pays développés, elle exerce une lourde pression sur la croissance", a détaillé la directrice générale, tout en distinguant les pays "pressés par le marché" qui devaient s'y atteler sans tarder et d'autres, comme les Etats-Unis, où "l'ajustement peut être plus graduel pour ne pas mettre en danger la reprise".