L'Europe s'enfonce, les Etats-Unis redémarrent

Par Fabien Piliu  |   |  574  mots
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L'OCDE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance 2012 pour les deux poids lourds de la zone euro. Le risque de récession est très élevé. Le PIB américain accélérerait par rapport à 2011 en affichant une progression de 2,3%. La Banque centrale européenne (BCE) est tout aussi pessimiste.

Rien ne va plus dans la zone euro. Relativement préservée depuis 2010, l'économie allemande n'est pas épargnée par la crise qui secoue la quasi-totalité des pays industrialisés. Dévoilées ce jeudi, les dernières prévisions de l'OCDE sont très peu engageantes pour les pays du G7 qui, en moyenne, verraient leur PIB progresser de 1,4% cette année, comme en 2011. 

La France n'enregistrerait plus qu'une croissance de son PIB de 0,1% cette année, très loin de l'estimation réalisée en mai (+0,6%). Bien loin également du +0,5% espéré par le gouvernement. Encore plus loin du +1,7% atteint en 2011. Selon l'OCDE, le PIB aurait reculé de 0,2% entre avril et juin et de 0,3% entre juillet à septembre. L'économie française sortirait la tête de l'eau au quatrième trimestre en retrouvant les chemins d'une timide croissance (+0,2%).

L'Allemagne ne fait plus exception

De l'autre côté du Rhin, la situation serait à peine moins déprimante. Le PIB de la première économique européenne cèderait 0,5% au troisième trimestre puis 0,8% au quatrième. Sur l'ensemble de l'exercice, la croissance annuelle 2012 du PIB ne serait plus de 1,2% mais de 0,8%. Elle était de 3,1% en 2011. En Italie, le deuxième partenaire commercial de la France, la sortie de récession est encore retardée. La Péninsule enchaîne les trimestres négatifs depuis l'été 2011. L'OCDE anticipe des replis de l'activité de 2,9% et de 1,4% aux troisième et quatrième trimestres. Sur l'ensemble de l'exercice, l'activité chuterait de 2,4%. Au Royaume-Uni, les prévisions de l'OCDE, qui ne tiennent pas compte de l'effet économique éventuel des Jeux Olympiques de Londres, tablent sur une baisse de 0,7% du PIB en 2012.

La zone euro montrée du doigt

Selon le chef économiste Pier Carlo Padoan, le taux de croissance annualisé des économies du G7 ne dépassera probablement pas 0.3 % au troisième trimestre de 2012 et 1.1 % au quatrième trimestre. « La crise persistante de la zone euro pèse sur la confiance au niveau mondial, affaiblissant le commerce et l'emploi et freinant l'expansion économique tant dans les pays de l'OCDE que dans les pays non membres de l'Organisation », explique-t-il.

La BCE révise ses prévisions de croissance à la baisse

La Banque centrale européenne (BCE) est tout aussi pessimiste. Son président, Mario Draghi a indiqué jeudi lors d'une conférence de presse que le PIB de la zone euro se contracterait de 0,6% à 0,2%. En juin, ses projections variaient entre -0,5% et +0,3%. En 2013, les prévisions de croissance sont également révisées à la baisse, comprise entre -0,4% et +1,4% au lieu de la fourchette de 0,0% - 2,0% retenue en juin.

Bonne nouvelle pour Barack Obama

Alors que la bataille pour la Maison blanche entre Mitt Romney et Barack Obama a désormais commencé, le candidat sortant pourra peut-être compter sur une amélioration de la conjoncture pour renouveler son mandat présidentiel. Et pour redorer son bilan économique jusqu'ici contesté par les Républicains. L'activité accélérerait de 2,3% cette année, bien loin du 1,8% observé l'année dernière. «Les États-Unis font figure d'exception, avec une croissance plus forte, reflet de progrès dans les ajustements budgétaires et une amélioration des conditions du marché de l'immobilier », estiment les experts de la porte de la Muette. Dans le sillage de son puissant voisin, le Canada peut également s'enorgueillir de solides performances, même si l'activité serait moins dynamique cette année qu'en 2011 (+1,9% après +2,4%).