Coup d'envoi des négociations sur l'accord de libre échange UE - Japon

Par latribune.fr  |   |  436  mots
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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso doivent s'entretenir lundi par téléphone pour lancer officiellement des négociations en vue de conclure un accord de libre-échange. Le commissaire européen au Commerce extérieur Karel de Gucht est à Tokyo. Les négociations s'annoncent difficiles.

La crise chypriote aura bousculé jusqu'au calendrier officiel des dirigeants européens. Ces derniers devaient en effet se rendre à Tokyo ce lundi pour lancer les négociations en vue de conclure un accord de libre-échange. Mais la visite a été annulée suite aux négociations qui ont duré une bonne partie de la nuit pour résoudre la question de Chypre. En lieu et place aura lieu un "sommet téléphonique" à 10h30 entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le président du Conseil européen Herman van Rompuy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Le Commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, qui a pour sa part fait comme prévu le déplacement ce lundi à Tokyo, s'est dit de son côté "heureux qu'une conversation téléphonique (entre les trois dirigeants) se tienne aujourd'hui afin de lancer des négociations pour un accord de libre-échange".

Les négociations s'annoncent difficiles

Lors d'un discours devant des représentants des patronats japonais et européen, Karel de Gucht a rappelé que la valeur combinée des économies de l'Union européenne et du Japon représentait un tiers de l'activité mondiale. Mais il a souligné que les exportations du Vieux continent vers l'archipel avaient régulièrement reculé ces dernières années, passant de la troisième place il y a dix ans à la septième aujourd'hui. "Il y a encore trop d'obstacles. Nous sommes confrontés à des règlements discriminatoires, à des normes différentes ou à des restrictions dans les commandes publiques", a-t-il regretté.

Il a jugé que la levée de ces barrières dites non tarifaires constituerait "la clé des négociations". "Nous devons inclure une clause de révision dans le mandat des négociations. Un an après leur lancement, soit autour d'avril 2014, je ferai le point sur les progrès du Japon dans l'application des feuilles de route sur les barrières non tarifaires (...). Si j'en conclue que les progrès n'ont pas été satisfaisants, les négociations seront suspendues", a-t-il prévenu.

Des intérêts partagés selon les deux parties

La conclusion d'un vaste accord de libre-échange appliqué aux biens, aux services, aux investissements, à la propriété intellectuelle et aux commandes publiques pourrait permettre à l'UE d'augmenter son PIB de 0,8%, d'après Bruxelles. Le Japon souhaite aussi parvenir à un accord afin de soutenir entre autres ses industries électronique et automobile confrontées en Europe à la concurrence croissante de la Corée du Sud, qui a déjà conclu un accord de libre-échange avec l'UE.