Bachar el-Assad : "Il y aura des répercussions sur les intérêts de la France"

Par latribune.fr  |   |  431  mots
Bachar el-Assad a été interviewé par le Figaro sur l'éventuelle intervention de la France dans le conflit syrien / Reuters.
Interviewé par le journal Le Figaro, ce lundi, le président syrien affirme qu'il y aura des répercussions "négatives" sur la France en cas d'intervention de l'armée française dans le conflit syrien.

"Il y aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France". Dans une rare interview donnée au Figaro à paraître demain, mardi 3 septembre, le président syrien Bachar el-Assad aborde l'hypothèse d'une intervention française en Syrie. "Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien", déclare-t-il au journaliste Georges Malbrunot.

"Quiconque accuse doit donner des preuves"

Alors que le gouvernement doit mettre en ligne, ce soir, sur les sites Internet de l'Élysée et de Matignon une note confirmant l'usage d'armes chimiques par le régime syrien, qui ont fait des centaines de morts, le 21 août dernier, à Damas (lire ci-dessous), Bachad el-Assad assène: "Quiconque accuse doit donner des preuves. Nous avons défié les États-Unis et la France d'avancer une seule preuve. MM.Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples".

"Je ne dis nullement que l'armée syrienne possède ou non de telles armes"

Le président syrien ne dément pourtant pas formellement détenir des armes chimiques : "Je ne dis nullement que l'armée syrienne possède ou non de telles armes. Supposons que notre armée souhaite utiliser des armes de destruction massive: est-il possible qu'elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même et où des soldats ont été blessés par ces armes, comme l'ont constaté les inspecteurs des Nations unies en leur rendant visite à l'hôpital où ils sont soignés ? Où est la logique ?", ajoute-t-il.

"Le risque d'une guerre régionale existe"

Questionné sur les répercussions d'une intervention militaire française et américaine, Bachar el-Assad décrit: "Le Moyen-Orient est un baril de poudre, et le feu s'en approche aujourd'hui. Il ne faut pas seulement parler de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe. Or personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l'extrémisme se répandront. Le risque d'une guerre régionale existe."

Lors d'une conférence de presse donnée ce soir, Jean-Marc Ayrault a affirmé qu'il n'était "pas question pour la France d'agir seule" dans le conflit syrien. L'intégralité de l'interview de Bachar el-Assad sera disponible, ce soir, à 22 heures sur le site du Figaro.

>> Lire le document publié par l'Élysée prouvant l'usage d'armes chimiques par le régime syrien:

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