La Chine met en place un site internet officiel pour dénoncer les corrompus

Par latribune.fr  |   |  377  mots
La lutte contre la corruption s'accélère en Chine. C'est dans ce contexte que la très secrète Commission centrale de contrôle de la discipline du Parti communiste a mis sur pied un site internet qui permet notamment de dénoncer les fonctionnaires corrompus.

La très secrète Commission centrale de contrôle de la discipline du Parti communiste chinois (CCDI), chargée d'enquêter sur les faits de corruption au sein du parti unique, vient de lancer un site internet.

Encourager la délation et se rendre plus accessible

La CCDI est réputée pour conduire ses enquêtes dans la plus grande discrétion, ne délivrant ni communiqué sur ses activités, ni moyen d'être contactée pour d'éventuels renseignements. La véritable nouveauté de ce site est de mettre en place des moyens supplémentaires pour dénoncer directement les fonctionnaires corrompus. Deux adresses postales et un numéro de ligne verte anti-corruption ont en effet été publiés.  Un forum de discussion pour recueillir les témoignages sera aussi ouvert, indique le quotidien chinois Global Times.

Le site vise par ailleurs à expliquer les méthodes de travail de la CCDI ainsi que son organigramme. De quoi donner l'image d'une institution plus accessible aux yeux des Chinois.

Communiquer sur la campagne anti-corruption

Ce site sera "un canal important" pour publier des informations la concernant, interpréter les politiques et règlements, et "être à l'écoute de l'opinion", promet le texte d'introduction sur le site.

"L'ouverture d'un site officiel (...) est une nouvelle étape pour tirer parti de l'internet afin d'améliorer notre travail, en accord avec la nécessité de nourrir une culture appropriée au sein du Parti, de maintenir un gouvernement propre, et de combattre la corruption", indique l'organe gendarme du parti.

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Ce grand saut sur la toile par la CCDI intervient alors que les autorités chinoises durcissent leur campagne anti-corruption dans les plus hautes sphères de l'État. Selon les médias officiels, neuf cadres du parti depuis la nomination de Xi Jinping à sa tête, dont le directeur de la Commission d'administration et de contrôle des biens publics Jiang Jiemin, ont été emportés par cette vague d'arrestation.

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