Prison à vie confirmée pour Bo Xilai, l'ancienne étoile du Parti communiste chinois

Par latribune.fr  |   |  450  mots
L'ancienne étoile maoïste du Parti communiste chinois écartée, le président Xi Jinping va pouvoir imposer ses réformes au parti lors du prochain plenum (Photo : Reuters)
C'est définitif. A moins d'une grâce présidentielle, Bo Xilai va passer sa vie en prison, selon la justice chinoise. Xi Jinping a désormais les mains libres pour tenter d'imposer sa ligne.

La cour d'appel chinoise n'aura pas été plus clémente que la justice en première instance envers l'étoile déchue du Parti communiste chinois. Vendredi, Bo Xilai s'est en effet vu confirmer sa peine de prison à vie pour corruption et abus de pouvoir, selon l'agence de presse Chine nouvelle.

Jugement définitif

"Le tribunal a vérifié les faits et les éléments présentés en première instance", a déclaré le porte-parole de la cour lors d'une conférence de presse, expliquant que "les raisons invoquées par Bo Xilai ainsi que les arguments présentés par son avocat n'avaient aucune base factuelle et juridique et n'étaient donc pas recevables".

D'après les médias, il ne dispose d'aucune nouvelle possibilité d'appel. La seule possibilité d'appel lui aurait en effet été accordée devant la Cour suprême qu'en cas de condamnation à mort.

Il sera donc reconduit à la prison de Qencheng, juste au nord de la capitale, où sont détenus les anciens membres de l'élite en disgrâce. Bo Xilai ne devrait jamais plus être revu en public, à moins de bénéficier un jour d'une libération anticipée pour raisons de santé.

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L'ascension fulgurante brusquement interrompue

Ancien secrétaire général du PCC à Chongqing, mégapole du sud-ouest du pays, Bo Xilai avait vu ses ambitions politiques brutalement interrompues l'an dernier à la suite du vaste scandale qui a suivi le meurtre de Neil Heywood, un homme d'affaires britannique ami de sa famille, décédé en novembre 2011.

Jugée coupable de ce meurtre, Gu Kailai, l'épouse de Bo Xilai, avait quant à elle été condamnée en 2012 à la peine capitale avec sursis, ce qui équivaut à la réclusion criminelle à perpétuité.

Une affaire conclue rapidement à la demande de Xi Jinping

L'audience s'est déroulée à huis clos, moins d'un mois après le dépôt de l'appel alors qu'en général il faut au moins deux mois de délai dans ce genre d'affaires. Le président Xi Jinping, qui a pris son poste en mars, souhaitait en effet, dit-on, que l'affaire Bo Xilai soit expédiée le plus rapidement possible, en tout cas avant la réunion plénière du PCC de novembre.

A cette occasion, le chef de l'Etat aura besoin du soutien indéfectible des 200 membres du Comité central pour pouvoir lancer de nouvelles réformes économiques vitales pour le pays, et alors que le Parti communiste tente de réaffirmer sa suprématie dans le pays.

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