Etats-Unis : l'investissement public chute à son plus bas niveau depuis 1947

Par latribune.fr  |   |  467  mots
"L'administration n'a cessé de répéter que ces coupes étaient trop importantes pour une année et qu'ils n'y étaient pas favorables", a rappellé à l'AFP Joseph Gagnon, ancien responsable au Trésor américain. (Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Le niveau de l'investissement public a atteint 3,6% du PIB en 2013. Un taux qui tourne habituellement autour des 5%. De son côté, le déficit public a connu sa diminution la plus importante depuis près de cinquante ans.

L'investissement public aurait atteint son niveau le plus bas aux Etats-Unis depuis 1947 et la fin de l'effort de guerre après la fin de la Seconde Guerre mondiale. C'est ce qu'affirme le Financial Times selon qui le niveau de l'investissement public a atteint 3,6% du PIB sur l'exercice fiscal 2013, achevé fin septembre. Un taux qui tourne habituellement autour des 5%. Les postes les plus touchés étant l'armée et l'éducation.

"L'administration n'a cessé de répéter que ces coupes étaient trop importantes pour une année"

La raison ? Le "shutdown" provoqué par les républicains il y a quelques semaines qui a paralysé la dépense publique outre-Atlantique. Sans compter que depuis mars, les dépenses de l'État fédéral ont été amputées par des coupes automatiques massives conçues à l'été 2011 lors d'une précédente crise sur la dette. L'objectif était alors de forcer républicains et démocrates à s'entendre. Mais le compromis n'a jamais été trouvé à temps.

"L'administration n'a cessé de répéter que ces coupes étaient trop importantes pour une année et qu'ils n'y étaient pas favorables", a rappellé à l'AFP Joseph Gagnon, ancien responsable au Trésor américain.

Le déficit public s'est réduit de 37,5% en un an

Corollaire du shutdown également : la fonte du déficit public qui a atteint cette année une ampleur sans précédent depuis près de cinquante ans, a souligné l'AFP. Le trou des finances publiques américaines s'est réduit de 37,5% en un an, ramenant le déficit public des États-Unis de 7,0% à 4,1% du produit intérieur brut (PIB), d'après les chiffres publiés mercredi dernier à Washington. Un taux qui dépassait 10% en 2009,.

"Le déficit de la nation a reculé au cours des quatre années passées au rythme le plus rapide depuis la Deuxième Guerre mondiale"

L'administration Obama a toutefois fait profil bas. Le président américain a été lui-même peu prolixe sur la question. C'est son secrétaire au Trésor, Jacob Lew, qui est monté en première ligne pour affirmer que :

Sous le mandat du président (Barack) Obama, le déficit de la nation a reculé au cours des quatre années passées au rythme le plus rapide depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Les raisons de cette discrétion sont simples : le gouvernement ne souhaitait pas une diminution d'une telle ampleur en 2013, de crainte de gêner une croissance encore convalescente et de freiner également la reprise de l'emploi. Mais "shutdown" oblige, il n'a guère eu le choix.

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