Comment le "shutdown" risque de plomber davantage le marché de l'emploi américain

Le chômage américain s'est réduit en septembre, mais les créations d'emploi sont plus faibles que prévu. Les effets du "shutdown" devraient se faire sentir dans les prochains mois. En attendant, les analystes prévoient un statu quo de la Fed au moins jusqu'à janvier.
Aux Etats-Unis, la baisse du chômage en septembre (7,2% contre 7,3% au mois précédent) ne signifie pas que le marché de l'emploi se porte mieux. Au contraire, il risque d'être plombé par le shutdown.

Le "shutdown" risque de coûter cher, notamment en emplois. La Maison Blanche a prévenu mardi soir que pour le mois d'octobre, la suspension d'une partie des services publics fédéraux pendant près de trois semaines avait empêché la création de 120.000 emplois. Cette crise risquerait même d'amputer la croissance américaine de 0,25% au quatrième trimestre selon Jason Furman, le chef des conseillers économique de Barack Obama. 

En cause surtout: l'inquiétude des employeurs dont une partie a suspendu les embauches. Les fonctionnaires forcés au chômage technique seront payés, ce qui devrait limiter les effets de long terme sur la consommation. Cependant, une baisse de la production, notamment entraînée par la suspension des activités d'un certain nombre de sous-traitants de l'administration, devrait peser sur la production et sur l'emploi. 

Un marché de l'emploi en demi-teinte

Or, avant même le "shutdown", les derniers chiffres de l'emploi américain signalaient une situation en demi-teinte. Certes, le taux de chômage américain a continué de se réduire, passant de 7,3% en août à 7,2% en septembre. Mais cela ne signifie pas pour autant que le marché du travail se porte mieux. Le taux d'activité continue lui aussi de se réduire, ce qui signifie que le nombre de personnes cessant de chercher un emploi continue d'augmenter.  En outre, seuls 148.000 nouveaux emplois ont été créés le mois dernier, un niveau largement inférieur aux attentes des analystes (185.000 emplois nouveaux étaient attendus chez Natixis). 

Le débat sur la dette redémarre en janvier

Enfin, l'incertitude sur le plafond de la dette reste forte puisque le Congrès américain n'a fait que repousser à début 2014 un nouveau débat sur le sujet. Les analystes de Natixis  prédisent ainsi dans une note du 22 octobre:

"L'incertitude politique toujours présente devrait peser sur les décisions d'embauches des entreprises dans un avenir proche".

Statu quo à la Fed

Aussi, la banque ne prévoit-elle pas de révision de la politique monétaire de la Réserve fédérale avant le mois de janvier. Même analyse chez Barclays où Rajiv Setia, directeur des recherches sur les taux interrogé par le Wall Street Journal affirme que "La Fed ne réduira pas [ses achats d'actifs] en décembre". 

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