Cristina Kirchner face à la crise du ketchup

Par Florence Trainar  |   |  452  mots
Depuis lundi, les réseaux sociaux sont le théâtre d'une déferlante de colère contre Cristina Kirchner.
Dans un contexte de forte inflation et d'érosion des devises, l'Argentine de Cristina Kirchner est au plus mal. Dernier symptôme en date : une pénurie de sauce ketchup dans les restaurants McDonald's.

Si les Argentins se sont habitués à toute sorte de pénuries ces dernières années (soja, dollars...), l'absence de ketchup dans les McDonald's de leur pays pourrait bien être la goutte de trop.

Lundi 3 février, la célèbre chaîne de fast-food américaine s'est excusée auprès des Argentins de ne plus pouvoir proposer de ketchup dans ses restaurants, et a évoqué une véritable situation de "pénurie" dans tout le pays. Les clients en colère ont saisi cette occasion pour exprimer leur frustration à l'encontre de la présidente Cristina Kirchner, qu'ils jugent responsable de l'état désastreux de l'économie argentine.

Problème d'accès aux dollars ou capotage des fournisseurs ?

Sous la présidence de Cristina Kirchner, la veuve de l'ancien président Nestor Kirchner, le gouvernement a en effet mis en place un certain nombre de mesures visant notamment à contrôler les importations et les échanges de devises. Ces restrictions, à l'origine d'un effondrement de la confiance des investisseurs dans le pesos, sont aujourd'hui au premier rang des accusés.

Le problème, comme pour chaque pénurie, "est largement lié au contrôle exercé par le gouvernement argentin sur les échanges de devises", estime ainsi Jimena Blanco, une analyste de Maplecroft, citée par The Independent"Dans le cas du ketchup, il semblerait que les sachets soient empaquetés au Chili, poursuit-elle. McDonald's Argentine aurait suffisamment d'argent pour payer ce service en pesos - mais le manque d'accès au dollar" pose problème.

De leur côté, les représentants de McDonald's à Buenos Aires n'ont cependant pas encore expliqué si la pénurie était due à un problème de devises et d'importation ou à un défaut de la part des fournisseurs.

Colère sur les réseaux sociaux

Dans un contexte de forte inflation et d'érosion des devises, le gouvernement argentin commence enfin à essayer de redresser la barre. Le chef du gouvernement Jorge Capitanich avait notamment annoncé, vendredi 24 janvier, la levée d'une mesure impopulaire qui compliquait l'achat de dollars.

Mais pour les argentins, traumatisés par la débâcle économique de 2001, il semble que la pénurie de ketchup soit bien la goutte de trop. Ainsi, lundi, les réseaux sociaux ont-il été le théâtre d'une déferlante de colère contre Cristina Kirchner.

"Grâce à Cristina, dans le pays du chaos qu'est l'Argentine, il n'y a plus de ketchup dans les McDonald's...", a ironisé un jeune homme exaspéré sur Twitter. "Pas le ketchup Cristina ! Pas le ketchup !", a surenchéri une autre internaute. On n'ose pas imaginer ce qu'il se serait passé en cas de défaut de frites.

Photos : impressions-écrans Twitter