Ukraine : l'UE vote un gel des avoirs et une privation de passeports pour les responsables

Par latribune.fr  |   |  384  mots
Au moins 25 manifestants ont été tués dans les violences, selon les constatations des journalistes présents sur place. (Photo :Reuters)
Face à la reprise des violences, les ministres des Affaires européennes ont voté pour mise en place de sanctions contre les "ceux qui ont du sang" sur les mains

Les sanctions sont tombées. L'Union européenne a décidé d'appliquer une privation de visas et sur un gel des avoirs des dirigeants ukrainiens responsables des violences commises au cours des deux derniers jours à Kiev, a annoncé la ministre italienne des Affaires étrangères.

Les ministres européens des Affaires étrangères devaient se retrouver jeudi après-midi à Bruxelles pour une réunion de crise alors que les violences meurtrières se sont accrues dans la matinée à Kiev, malgré la présence d'une troïka de ministres européens.

Gel des avoirs

"Nous avons pris la décision, en étroite coordination avec les trois ministres qui négocient à Kiev, de procéder très rapidement, dans les prochaines heures, pour priver de visas et geler les avoirs de ceux qui ont du sang" sur les mains, a déclaré Emma Bonino en quittant la réunion.

Le projet de conclusions ne précise toutefois aucun nom de responsable qui pourrait être concerné par ces sanctions.

Le document qui sera soumis aux ministres des Affaires étrangères prévoit également "la mise en oeuvre d'un embargo sur les armes" et "une interdiction des équipements utilisés pour la répression", sans plus de détail sur le type de matériel visé. 

Bain de sang ukrainien 

Les violences en Ukraine ont repris jeudi après la trêve annoncée mercredi soir par le président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Au moins 60 manifestants ont été tués dans les violences, selon les constatations sur place de journalistes de l'AFP. 

L'Union européenne se dit "gravement préoccupée par la détérioration de la situation", ajoutant "qu'aucune circonstance ne peut justifier la répression à laquelle nous assistons actuellement".

Favoriser le dialogue

L'UE cherche à éviter "toute nouvelle escalade" et notamment "l'instauration de l'état d'urgence",  appelant le président Viktor Ianoukovitch à "faire le premier pas pour permettre le dialogue".

Jeudi matin, la chancelière allemande Angela Merkel au président ukrainien et lui a "fortement conseillé" d'accepter une offre de l'Union européenne pour "soutenir un dialogue entre le gouvernement et l'opposition".

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergeï Lavrov a réagi en dénonçant dans une conférence de presse à Bagdad les éventuelles sanctions de l'UE comme une "tentative d'intimidation".