Pendant que Kiev fête l'unité ukrainienne, la Crimée continue de se déchirer

Par latribune.fr  |   |  393  mots
Un concert est prévu sur la place Maïdan, ce 9 mars à Kiev.
Les fêtes du bicentenaire du poète et peintre Taras Chevtchenko, symbole de l'indépendance face à Moscou, ont suscités des violences à Sébastopol, en Crimée. Les forces russes auraient renforcé leur présence dans la péninsule, ce que redoutent les Occidentaux.

Pour célébrer l'Ukraine unie, ils invoquent un poète. A Kiev, les pro-européens fêtent ce dimanche le bicentenaire de la naissance de Taras Chevtchenko, chantre de l'indépendance ukrainienne. Un symbole fort en pleine crise territoriale.

Le président par intérim Olexandre Tourtchinov et le Premier ministre Arseni Iatseniouk participent à la manifestation qui débute ce dimanche dans un parc dédié à l'artiste et doit se poursuivre par un concert sur la place Maïdan, le théâtre du combat de l'opposition à l'ex-président déchu Viktor Ianoukovitch. 

"C'est notre terre, nous n'en céderons pas un centimètre"

Le chef du gouvernement par intérim en a profité pour adresser un message à Moscou à propos de la Crimée:

"C'est notre terre, nous n'en céderons pas un centimètre. Que la Russie et son président le sachent."

Il a rappelé que Washington et Londres se portaient garant de l'indépendance de l'Ukraine. Quant à Olexandre Tourtchinov, il a fait siens les mots du poète et peintre Chevtchenko: "battez-vous et vous triompherez", affirmant qu'ils étaient devenu le slogan des nouvelles autorités. 

Nouvel échec de l'OSCE en Crimée

Des rassemblements ont également lieu en Crimée, où le parlement doit voter le 16 mars un éventuel rattachement à la Russie. L'un d'entre eux a déjà occasionné des heurts entre pro-occidentaux et pro-russes ce dimanche à Sébastopol, constate l'AFP. 

Ces manifestations interviennent après le nouvel échec de la mission des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) venus évaluer l'implication de l'armée russe dans cette région en majorité russophone. Leur convoi vers la péninsule, menacé par des hommes armés qui auraient tiré en l'air, a en effet rebroussé chemin samedi pour la troisième fois en trois jours. 

Washington redoute l'escalade de la violence

D'après un garde-frontière ukrainien cité par Reuters, les forces russes contrôleraient désormais 11 postes de Douane en Crimée. La veille, John Kerry, le Secrétaire d'Etat américain a affirmé à son homologue russe Sergueï Lavrov que toute "escalade" dans la région rendraient les négociations diplomatiques impossible. Le même jour, Barack Obama s'est entretenu avec plusieurs chefs d'Etats européens, dont François Hollande. 

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