Ukraine : "la France comme l'Union européenne ne reconnaîtra pas la validité de cette pseudo consultation" (Hollande)

Par latribune.fr  |   |  573  mots
François Hollande a déclaré que ces sanctions "liées à la coopération militaire" relevaient du "troisième niveau de la sanction". "Nous en sommes au premier", a-t-il précisé.
François Hollande a assuré samedi que s'il n'y a pas de "désescalade" en Ukraine, il y aura des "sanctions" lundi de l'UE contre la Russie.

"Il y a une pseudo consultation de la population en Crimée parce qu'elle n'est pas conforme au droit interne ukrainien et au droit international" et "c'est pourquoi la France comme l'Union européenne ne reconnaîtra pas la validité de cette pseudo consultation".

Le référendum en Crimée n'a pas de valeur légale

Voici ce qu'a expliqué samedi le président français, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse commune à l'Elysée avec le président du conseil italien Matteo Renzi, qui a dit "partager" l'idée que le référendum en Crimée n'a pas de valeur légale. Et de rappeler qu'"il y avait eu une échelle de sanctions qui avait été définie par le Conseil européen".

"Il y aura donc usage s'il n'y a pas désescalade lundi de ces sanctions" à l'égard de la Russie, lors de la réunion du conseil des ministres Affaires étrangères à Bruxelles, a affirmé le chef de l'Etat, en précisant qu'elles porteraient sur les visas et des avoirs financiers.

Premier niveau de sanction

"Je souhaite qu'il y ait désescalade, qu'il y ait un groupe de contact qui puisse trouver des solutions dans le cadre de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a-t-il insisté.

Interrogé sur la possible suspension de la vente de navires militaires français de type Mistral à la Russie, François Hollande a déclaré que ces sanctions "liées à la coopération militaire" relevaient du "troisième niveau de la sanction". "Nous en sommes au premier", a-t-il précisé.

Pour rappel, un référendum sur l'avenir de la Crimée et son possible rattachement à la Russie est organisé dimanche dans cette péninsule russophone du sud de l'Ukraine, passée sous le contrôle de forces armées pro-russes. Ce référendum, organisé par les autorités locales pro-russes de cette république autonome, est jugé illégal par le régime ukrainien.

La Crimée, rattachée à l'Ukraine en 1954

La Crimée est la région d'Ukraine la plus hostile au nouveau pouvoir à Kiev, après la destitution le 22 février du président Viktor Ianoukovitch, à l'issue de trois mois de contestation qui s'est achevée dans un bain de sang, avec la mort de 83 personnes à Kiev en trois jours.

Conquise au XVIIIe siècle par la Russie sur les Turcs, la Crimée faisait partie de la Russie sous l'URSS et a été rattachée à l'Ukraine en 1954. Elle abrite toujours la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, dans le cadre d'un accord entre les deux pays.

Or, aucune solution n'a été trouvée vendredi entre les chefs de la diplomatie russe et américaine à Londres, malgré deux semaines d'intenses activités diplomatiques qui ont ranimé la flamme éteinte en 1991 de la Guerre froide.

Des sanctions plus sévères contre la Russie


Après l'échec de ces pourparlers, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a estimé que le "moment était venu" pour l'Union européenne d'adopter des sanctions plus sévères contre la Russie.

Selon des sources européennes, l'Union européenne étudie des sanctions contre un nombre "limité" mais "politiquement significatif" d'une trentaine de personnalités jugées responsables de l'intervention russe en Ukraine. Cette liste noire compte des parlementaires, des membres des instances de sécurité, un haut responsable du ministère de la Défense.