Crimée : l'annexion à la Russie voté à 96,77%

Par latribune.fr  |   |  481  mots
Samedi, François Hollande avait indiqué que la France ne reconnaîtrait pas "la validité de cette pseudo consultation".
96,77% des habitants de la Crimée ont voté en faveur de l'annexion par Moscou, a annoncé lundi la commission chargée du scrutin. La veille, les Etats-Unis et l'Union européenne ont, sans surprise, rejeté le référendum et appelé la communauté internationale a réagir.

 Le rattachement de la Crimée à la Russie a été approuvé dimanche par 96,77% des électeurs, selon les résultats complets du référendum communiqués lundi par le président de la commission régionale chargée du scrutin, Mikhaïl Malichev.

La veille, un sondage réalisé à la sortie des urnes de l'Institut pour les recherches politiques et sociologiques de la république de Crimée, et diffusé essentiellement par les autorités séparatistes de la Crimée, avait donné un résultat de 93% :

"93% des habitants de la Crimée se sont prononcés pour le rattachement à la Russie, 7% se sont prononcés pour le statut autonome de la Crimée au sein de l'Ukraine". 

Le Premier-ministre séparatiste Serguiï Axionov a immédiatement salué une décision "historique". "Merci à tous ceux qui ont participé au référendum et ont fait leur choix. Aujourd'hui nous avons pris une décision très importante qui rentrera dans l'histoire", a déclaré M. Axionov sur son compte Twitter. 

Que vont faire les Etats-Unis ?

Washington a sans surprise rejeté instantanément le référendum, un scrutin "contraire à la Constitution ukrainienne" organisé "sous des menaces de violences" de la part de la Russie, dans un communiqué de la Maison Blanche : 

"Aucune décision sur l'avenir de l'Ukraine ne devrait être prise sans le gouvernement ukrainien. Nous appelons tous les membres de la communauté internationale à continuer à condamner ce genre d'actions et à prendre des mesures concrètes pour imposer des coûts" à la Russie. 

L'Union européenne a pour sa part prévenu qu'elle mettrait ses menaces à exécution dès lundi en établissant une liste noire de responsables russes et ukrainiens pro-russes visés par des sanctions. Bruxelles avait, ce dimanche, prévenu qu'elle ne reconnaîtrait pas le résultat du vote en Crimée.

La veille, François Hollande avait indiqué que la France non plus ne reconnaîtrait pas "la validité de cette pseudo consultation" :

Il y a une pseudo consultation de la population en Crimée parce qu'elle n'est pas conforme au droit interne ukrainien et au droit international.

>> Lire : Ukraine: "la France comme l'Union européenne ne reconnaîtra pas la validité de cette pseudo consultation" (Hollande)

Une demande formelle dès lundi 

Les résultats définitifs devraient  être connu lundi matin. Les autorités de Simféropol ont indiqué qu'après la publication officielle des résultats elles comptaient adresser à Moscou dans le courant de la semaine prochaine une demande formelle de rattachement à la Russie.

La Douma, chambre basse du parlement russe, qui n'est pas à une provocation près, anticipait déjà une large victoire du "oui". Elle a donc prévu de voter le 21 mars sur un projet de loi rattachant officiellement la Crimée à la Russie... 

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