Nuit sanglante en Ukraine : trois morts et treize blessés par balles à Mariupol

Par Tiphaine Honoré  |   |  411  mots
La ville portuaire de Mariupol, où s'est déroulée la fusillade, borde la mer d'Azov, comme la péninsule de Crimée. (Photo : Reuters)
Une fusillade a éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi à Mariupol, une ville du sud-est de l'Ukraine. Trois miliciens pro-russes ont été tués, 13 autres blessés et 63 arrêtés selon le ministre de l'Intérieur Ukrainien.

"En réponse à une attaque subie par une unité militaire de la garde nationale stationnée à Mariupol, [...] les soldats ont d'abord effectué des tirs d'avertissements puis ont dû ouvrir le feu pour repousser l'assaut".

Voilà ce que le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, indiquait à 7h ce matin sur sa page Facebook. Ajoutant que "trois assaillants ont été tués, treize ont été blessés et 63 arrêtés".

Toujours selon le ministre, l'attaque aurait été menée par environ 300 assaillants pro-russes, quand le site du Russia Today parle de plusieurs "douzaines de personnes".

Des cocktails molotov envoyés sur le camp militaire

Les assaillants auraient lancé des bombes incendiaires et des cocktails molotov tout en ouvrant le feu sur les postes de garde, écrit Arsen Avakov. Après les sommations d'usage, les gardes nationaux auraient répliqué avec le renfort de toutes les unités de police de la ville. 

Une version légèrement différente est donnée par Russia Today. Selon ce média : 

"Des contestataires [...] ont appelé les troupes ukrainiennes à abandonner leur base, mais selon des témoins, les soldats n'ont pas écouté. [...] A la place, les troupes ont ouvert le feu sur les protestataires, blessant au moins 4 personnes." 

Par la suite, des manifestants pro-russes, occupant la mairie de Mariupol, ont expliqué que des "provocateurs non-identifiés étaient venus les voir dans la nuit pour les inciter à aller prendre d'assaut le camp militaire".

Une ville à mi-chemin entre la Russie et la Crimée annexée

Mariupol, port de 450.000 habitants sur la mer d'Azov, borde la Crimée. Elle est la deuxième ville de la région de Donetsk. Mariupol se situe donc dans l'épicentre de l'actuelle série de soulèvements pro-russes dans les régions orientales d'Ukraine, frontalières de la Russie. Dimanche, des manifestants s'y étaient emparés sans résistance du siège de l'administration locale, hissant le drapeau de la "république de Donetsk".

Matinée sanglante à quelques heures de la réunion de Genève

Les forces spéciales étaient toujours jeudi matin à la poursuite d'un "groupe armé", selon le ministre. Les forces de l'ordre ont saisi des armes et des "téléphones d'opérateurs russes".

L'annonce de cette attaque intervient alors que s'ouvre à Genève une réunion entre les chefs de la diplomatie de la russe, ukrainienne, américaine et européenne pour tenter de trouver la voie d'une désescalade dans la crise ukrainienne.