"Moscou veut déclencher une Troisième Guerre Mondiale" (A. Iatseniouk)

Par latribune.fr  |   |  517  mots
Kiev n'a pas suspendu son "opération antiterroriste" malgré les menaces russes. Reuters
Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk accuse vendredi la Russie de vouloir provoquer un conflit qui pourrait s'étendre au reste de l'Europe s'il persiste à occuper "militairement et politiquement l'Ukraine".

La guerre diplomatique serait-elle en train de se transformer en guerre ouverte? Après les 5 morts côté pro-russe jeudi, dans des combats avec les troupes ukrainiennes à Slaviansk, la tension est en tout cas à son comble. Une explosion a également fait 7 blessés ce vendredi à un barrage près d'Odessa. 

La Russie responsable selon le Premier ministre ukrainien

Autant d'événements violents qui s'ajoutent au maintien des troupes russes à la frontières de l'Ukraine. C'est assez selon le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk pour parler de risque de "Troisième Guerre Mondiale". Il s'est exprimé ce matin lors d'un conseil des ministres retransmis en direct à la télévision : 

"Les velléités de conflit militaire en Ukraine mèneront à un conflit militaire en Europe. [...] Le monde n'a pas encore oublié la Deuxième Guerre mondiale que la Russie veut déjà déclencher la Troisième Guerre Mondiale" . 

Aucun répit dans l'opération "anti-terroriste" menée par Kiev

Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, a quant à lui déclaré vendredi que l'opération de sécurité lancée contre les séparatistes pro-russes des régions orientales se poursuivait. Il a précisé que Kiev disposait des ressources militaires suffisantes pour agir "24 heures sur 24".

Kiev, a-t-il démenti, n'a pas suspendu son "opération antiterroriste" à la suite de menaces russes. Sur sa page Facebook, il écrit : 

"Il n'y a eu aucune suspension de l'opération antiterroriste en lien avec la menace d'une invasion des forces armées russes. [...]L'opération se poursuit. Les terroristes devraient se tenir en permanence sur leurs gardes. Les civils n'ont rien à craindre."

La contre-offensive ukrainienne se poursuit

En plus de l'assaut de blindés ukrainiens à Slaviansk, les forces de l'ordre ont repris jeudi matin le contrôle de la mairie de Marioupol, un port industriel de près de 500.000 habitants sur la mer d'Azov.

Face à cette offensive, la Russie, qui a brandi cette semaine la menace d'une intervention militaire pour défendre ses intérêts et ceux de la population d'origine russe, a lancé des manœuvres impliquant notamment son aviation le long de la frontière ukrainienne.

John Kerry dénonce la volonté de Moscou de "saboter le processus démocratique"

La Russie "n'a pas pris la moindre initiative" pour mettre en oeuvre l'accord conclu à Genève pour faire baisser la tension en Ukraine, a accusé jeudi soir le secrétaire d'Etat américain John Kerry, dénonçant "une erreur coûteuse".

Il a également accusé la Russie de faire "des efforts démesurés pour saboter activement le processus démocratique par le biais d'une campagne d'intimidation grossière" en Ukraine, qualifiant les nouveaux exercices menés à la frontière par l'armée russe de "menaçants".

Kiev cherche à organiser coûte que coûte une élection présidentielle anticipée le 25 mai pour remplacer Viktor Ianoukovitch, en fuite en Russie. Le scrutin permettrait d'obtenir une légitimité alors que les autorités de transition ne sont pas reconnues par 70% des habitants de la région de Donetsk, selon un récent sondage.