L'Ukraine demande le secours de l'Occident

Par latribune.fr  |   |  629  mots
Selon François Hollande, "si (l'élection présidentielle en Ukraine) ne se tenait pas, ce serait le chaos et le risque de guerre civile". (Photo: Reuters)
Le gouvernement ukrainien s'est engagé mardi à la tenue de l'élection présidentielle du 25 mai, mais a requis à cette fin l'envoi d'observateurs internationaux. Il a aussi demandé aux Occidentaux de faire leur possible contre les menaces et provocations de la Russie.

L'Ukraine réclame l'aide de la communauté internationale. A l'issue d'une réunion du Conseil de l'Europe à Vienne mardi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Dechtchitsa, s'est bien engagé "à tenir l'élection présidentielle à la date prévue", le 25 mai, malgré la spirale de violences séparatistes qui a saisi le pays.

A cette fin, il a toutefois requis l'envoi "d'observateurs internationaux en Ukraine pour surveiller les élections". Il a également demandé à ses partenaires de faire "tout ce qui est possible pour éliminer les menaces et provocations extérieures soutenues par la Russie en Ukraine, pour que ces élections puissent se dérouler de façon libre et démocratique".

Le président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Didier Burkhalter, a aussi appelé à "un cessez-le-feu pour les élections". Il doit rencontrer mercredi à Moscou le président russe Vladimir Poutine.

Les leaders occidentaux de plus en plus inquiets

Les Occidentaux se montrent de plus en plus alarmés par la tournure prise ces derniers jours par les événements en Ukraine, où des dizaines de personnes ont péri dans des violences depuis vendredi.

Le président français, François Hollande, a lui aussi exprimé ses inquiétudes mardi:

"Si (l'élection présidentielle) ne se tenait pas, ce serait le chaos et un risque de guerre civile", a-t-il estimé.

Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a à son tour mis en garde:

"Les images qui nous parviennent sont effrayantes et nous ne sommes plus très éloignés d'une confrontation militaire en Ukraine".

"Personne ne devrait se méprendre et croire qu'il n'y a un risque et une menace que pour l'Ukraine. A travers ce conflit, c'est toute l'architecture de la sécurité de l'Europe qui pourrait être détruite", a-t-il ajouté.

John Kerry dénonce un "simulacre" de référendum dans l'Est de l'Ukraine

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a de son côté dénoncé l'organisation annoncée par des séparatistes pro-russes dans l'Est de l'Ukraine d'un référendum le 11 mai:

"Nous n'allons pas rester les bras ballants pendant que des éléments russes attisent les flammes de l'instabilité", a-t-il déclaré, dénonçant un "simulacre" de référendum à Donetsk et Lougansk.

"Nous rejetons tout simplement cette tentative illégale de diviser davantage l'Ukraine. La poursuite de cette initiative va encore davantage contrarier les efforts de désescalade", a-t-il ajouté.

La Russie réticente à l'idée d'une Genève II

La Russie réfute toutefois toute implication directe, répétant que l'Ukraine est en proie à des "forces ultranationalistes, extrémistes et néonazies". Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, présent à Vienne, s'est d'ailleurs montré réticent à une proposition allemande de conférence de "Genève II" en vue d'une désescalade: "Se réunir à nouveau dans ce format (...) n'apporterait pas grand-chose", a-t-il jugé.

Quant au scrutin du 25 mai, qui doit permettre l'élection du successeur du président Viktor Ianoukovitch, un proche de Moscou renversé en février, la Russie, refusant de reconnaître les autorités provisoires mises en place depuis à Kiev, dit considérer "absurde" de tenir des élections dans le contexte actuel de violences.

Menace contre la vie de Ioulia Timochenko?

Le bassin minier du Donbass, frontalier de la Russie, est actuellement la zone la plus touchée par les troubles séparatistes, mais Odessa (sud) a également été affectée ces derniers jours.

Les services de sécurité (SBU) ont conseillé mardi aux Ukrainiens d'être sur leurs gardes et ont prévenu Ioulia Timochenko, ex-chef du gouvernement et candidate à la présidentielle, d'"une sérieuse menace contre sa vie", a indiqué son avocat, Serguiï Vlasenko.