Fort ralentissement de l'inflation en Chine

Par latribune.fr  |   |  492  mots
Les autorités pourraient assouplir leur politique monétaire après les sévères coups de vis de l'an dernier, et adopter des mesures de relance pour stimuler une activité fléchissante. (Photo : Reuters)
L'inflation s'est établie à 1,8% en Chine en avril sur un an, nourrissant les craintes de tensions déflationnistes. L'objectif fixé par Pékin est de 3,5%. En proie au ralentissement de son économie, la Chine pourrait rouvrir les vannes du crédit.

Encore un signe de ralentissement en provenance de Chine. La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation en Chine, a connu un net ralentissement en avril, à 1,8% sur un an, a annoncé vendredi le Bureau national des statistiques (BNS), alimentant les craintes de tensions déflationnistes dans le pays. Favorisée par une forte modération des prix alimentaires, cette accalmie intervient après une accélération à 2,4% le mois précédent. L'inflation s'établit désormais à son plus bas niveau depuis octobre 2012. Elle se maintient par ailleurs très en-dessous du plafond de 3,5% d'inflation annuelle reconduit en mars par Pékin, soucieux d'endiguer toute flambée des prix pour prévenir les mécontentement sociaux.

Tensions déflationnistes

L'inflation en Chine s'était maintenue à 2,6% en 2013, soit le même niveau qu'en 2012. Mais les experts évoquent à présent des risques de tensions déflationnistes, sur fond de ralentissement de la deuxième économique mondiale.

"C'est une mauvaise nouvelle, parce qu'un taux d'inflation trop bas traduit une faiblesse de la demande, tant en termes de consommation que de besoins d'investissements", souligne Lu Ting, analyste de Bank of America Merrill Lynch.

Selon lui, la consommation a notamment été pénalisée par le ralentissement de la hausse des revenus, la morosité de la conjoncture économique et l'énergique campagne anti-corruption entamée l'an dernier par Pékin. Le soudain refroidissement du marché immobilier a également contribué à miner la confiance des consommateurs et investisseurs.

"Mais c'est également une bonne nouvelle, parce que la mise sous contrôle de la hausse des prix offre une marge de manoeuvre à la banque centrale (PBOC) pour maintenir des taux interbancaires à un niveau bas (...) et garantir une croissance stable du crédit", a ajouté Lu Ting.

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Vers une ouverture des vannes du crédit

Les autorités, qui ont récemment réitéré leur objectif de croissance économique de 7,5% pour 2014 en vue de garantir l'emploi, pourraient ainsi assouplir leur politique monétaire après les sévères coups de vis de l'an dernier, et adopter des mesures de relance pour stimuler une activité fléchissante.

"Ces assouplissements de la politique (monétaire) paraissent plus probables, alors que les dangers sur le marché immobilier se précisent et que l'inflation dégringole", abonde Zhang Zhiwei, de la banque Nomura.

Il continue donc de tabler sur un abaissement, d'ici à fin juin, des taux de réserves obligatoires imposés aux établissements financiers, afin des les inciter à prêter davantage aux ménages et entreprises.

"Une telle mesure, accompagnée par un ajustement des taux d'emprunt de référence tels que déterminés par la banque centrale, pourrait permettre d'améliorer de façon significative les conditions de crédit auxquelles font face les entreprises chinoises", ont observé les experts de la banque ANZ.

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