Le Qatar investit 2 milliards de dollars en Russie

Par latribune.fr  |   |  465  mots
(Crédits : Flickr/Lazy Sam)
e fonds souverain qatari, le Qatari Investment Authority (QIA) va consacrer deux milliards de dollars (1,47 milliard d'euros) à la Russie via des investissements faits conjointement avec le Russia Direct Investment Fund (RDIF), un fonds d'investissement soutenu par l'Etat.

Alors que les Etats-Unis et les pays européens ont infligé des sanctions économiques à Moscou en raison de sa position dans la crise ukrainienne, le fonds souverain qatari, le Qatari Investment Authority (QIA) va consacrer deux milliards de dollars (1,47 milliard d'euros) à la Russie via des investissements faits conjointement avec le Russia Direct Investment Fund (RDIF), un fonds d'investissement soutenu par l'Etat.

"Nous annonces trois nouveaux partenariats, dont un avec le fonds souverain du Qatar qui alloue (...) deux milliards de dollars à investir de concert avec le Russia Direct Investment Fund, ainsi que deux autres nouveaux partenariats", a déclaré vendredi Kirill Dmitriev, président du RDIF, à l'occasion d'une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et des investisseurs étrangers.

Le RDIF, un fonds de 10 milliards de dollars, investit aux côtés de partenaires étrangers et a déjà recueilli, avant celui du QIA, des investissements du fonds souverain koweïti - le Kuwait Investement Authority (KIA) - et de deux entités basées à Abou Dhabi.

Poutine veut rassurer les hommes d'affaires

Vladimir Poutine a tenté vendredi de se rallier le parterre d'hommes d'affaires russes et étrangers réunis au Forum économique de Saint-Pétersbourg, avertissant que les sanctions infligées à Moscou dans la crise ukrainienne se retourneraient contre les Occidentaux.

"Le modèle d'un monde unipolaire a échoué. Chacun le voit bien aujourd'hui, même ceux qui tentent d'agir à la manière habituelle, de garder le monopole, de dicter leurs règles du jeu en politique, dans le commerce, les finances, d'imposer des normes culturelles et comportementales", a-t-il déclaré, visant sans les nommer les Occidentaux et plus particulièrement les Etats-Unis.

"N'est-il pas évident que les sanctions économiques utilisées comme un instrument de pression politique dans le monde actuel interdépendant ont un effet boomerang et se reflètent en fin de compte sur les affaires et l'économie des pays qui en sont à l'origine?", s'est-il interrogé.

Les Etats-Unis accusés

Il a dit comprendre les inquiétudes des hommes d'affaires étrangers qui avaient investi en Russie des centaines de milliards de dollars.

"Quoi, maintenant, des sociétés qui ont du succès doivent, pour se conformer à une politique inconsistante, subir des pertes et offrir à leurs concurrents les positions qu'ils ont durement acquises et un marché énorme?", a-t-il lancé.

Il a par ailleurs accusé les Etats-Unis d'utiliser l'arme des sanctions pour avancer leurs pions dans les affaires.

"En insistant sur l'emploi de sanctions contre la Russie, je soupçonne que nos amis américains, peut-être - ils sont subtils - veulent obtenir certains avantages dans leurs liens commerciaux et économiques avec l'Europe", a-t-il dit.

"Pour l'instant, cela n'a pas d'effet négatif systémique sur notre économie, et j'espère que cela n'aura pas lieu", a-t-il encore déclaré.