Le patron de la Bundesbank écarte toute dévaluation de l'euro

Par latribune.fr  |   |  326  mots
Jens Weidmann, le président de la Bundesbank
Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, juge que toute dévaluation ne produirait que des... perdants. La compétitivité n'est générée, selon lui, que par des entreprises avec des produits attractifs.

Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, juge qu'une dévaluation de l'euro destinée à aider les exportations n'apporterait pas les bienfaits attendus. Toute décision visant à affaiblir la monnaie unique serait susceptible d'être imitée par d'autres banques centrales, provoquant une "course à la dévaluation" qui ne produirait que des perdants, affirme-t-il dans une interview au magazine allemand Focus rendue publique dimanche.

Le compétitivité n'est pas amenée par une dévaluation

"La compétitivité ne peut être amenée par une dévaluation. Elle est générée par des entreprises avec des produits attractifs qui tiennent leurs marchés", souligne Jens Weidmann, considéré comme le plus "faucon" des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE). "Une économie forte peut aussi tolérer une monnaie forte."

La BCE n'a pas de cible pour le taux de change de l'euro, qui se négocie actuellement autour de 1,35 dollar, contre 1,40 dollar début mai. La BCE a décidé à l'unanimité, lors de sa réunion du 5 juin, de baisser ses taux directeurs, de porter son taux des dépôts en territoire négatif - une disposition inédite pour une grande banque centrale - et de lancer une nouvelle opération de refinancement à long terme à l'adresse des banques pour les encourager à prêter.

Faiblesse de l'économie

Selon Jens Weidmann, le taux des dépôts négatif ne fera pas grand chose pour encourager le crédit dans les pays dits périphériques de la zone euro car "beaucoup d'entreprises ne demandent pas d'argent frais à cause de la faiblesse de l'économie."

Il a semblé par ailleurs exclure des rachats d'actifs par la banque centrale, après avoir déjà réaffirmé jeudi son opposition à des rachats d'obligations souveraines de la zone euro, comme le prévoit le programme OMT de la BCE, toujours resté à l'état de projet depuis son annonce en 2012.