Les "1% des plus riches"... encore plus riches que ce que la Fed et la BCE croyaient ?

Par latribune.fr  |   |  337  mots
Outre-Rhin, la fraction de la population rassemblant 1% des ménages les plus riches ne concentrerait pas 24% de la fortune privée totale du pays, mais 33%.
La fortune des personnes les plus riches de la planète serait largement sous-évaluée selon le rapport d'un économiste belge travaillant pour la BCE, publié en juillet.

Les "1%" les plus riches de la planète sont plus riches que ce que la plupart des études affirment. En grande partie parce qu'ils auraient tendance à taire une portion de leur fortune. C'est ce que Philip Vermeulen, économiste belge qui travaille pour la Banque centrale européenne, tente de démontrer dans un rapport publié en juillet mais passé relativement inaperçu.

Des riches... "moins fiables"

Ayant observé que la "fiabilité" des réponses des "ménages les plus riches" était généralement moins élevée que celles des moins fortunés, il a pris en compte ce biais pour établir une nouvelle méthode de calcul. Il l'a ensuite appliquée aux données du Rapport sur les finances des ménages américains de la Réserve fédérale, celles du Rapport sur les finances et la consommation de la BCE et celles du classement Forbes sur les milliardaires.

Écart important en Allemagne

Résultat: l'écart entre la fortune "officielle" et celle ainsi recalculée atteint 13 points de pourcentage en Autriche, 9 en Allemagne, 3 aux États-Unis. Autrement dit, outre-Rhin, la fraction de la population rassemblant 1% des ménages les plus riches ne concentrerait pas 24% de la fortune privée totale du pays, mais 33%!

En France, l'écart semble relativement faible - de 1 point: 19% de la richesse serait donc concentrée entre les mains de 1% de la population.

"Paradis fiscaux"

Un autre économiste, Gabriel Zucman, professeur à la London School of Economics  - qui a collaboré avec le français Thomas Piketty, l'auteur du désormais célèbre Capital au XXIe siècle sur les inégalités de revenu - a étudié une portion encore plus congrue de ces fortunes.

Il estime quant à lui que les 0,1% les plus riches américains possédaient en 2012 quelque 23,5% des richesses. Une précédente estimation tablait plutôt sur 21,5%, et l'écart entre les deux serait dû aux sommes "cachées dans des paradis fiscaux", note l'agence Bloomberg.

>>  Thomas Piketty est-il vraiment sérieux?