Les Occidentaux prévoiraient de boycotter le Mondial 2018, Moscou et Kiev se rapprochent

Par latribune.fr  |   |  490  mots
Le conflit en Ukraine et les prises de positions qui en découlent donnent à la situation un air de "guerre froide" estiment des observateurs internationaux.
Les présidents russe et ukrainien se sont entendu pour une "sortie" de crise par téléphone. Avant cela, de nouvelles sanctions étaient toujours en suspens. Parmi elles: un boycott possible de la Coupe du monde de la Fifa qui doit avoir lieu en Russie dans quatre ans.

Ils étaient allés à Sotchi, mais ils n'iront peut-être pas à Saint-Pétersbourg. La ville qui doit accueillir les cérémonies de lancement de la Coupe du monde de Football 2018 en Russie pourrait en effet ne pas avoir les honneurs de plusieurs pays occidentaux, s'ils décident de suivre d'appliquer une idée inscrite sur un document actuellement en circulation parmi les diplomates européens, selon le Financial Times.

Plus largement, il s'agirait de suspendre la participation aux "événement culturels, économiques et sportifs d'envergure internationale", dont les compétitions sportives comme la Coupe du monde ou bien les courses de Formule 1.

Un précédent

Par le passé, en pleine guerre froide, ce type de décision a déjà été mis en application par un pays occidental contre ce qui était alors l'URSS. En 1980, alors que le dirigeant russe Brejnev était engagé dans une guerre en Afghanistan, le président américain Jimmy Carter et à sa suite d'autres pays occidentaux avaient alors décidé de ne pas se rendre aux JO de Moscou en 1980. Quatre ans plus tard, le bloc soviétique répliquait en boycottant les Jeux de Los Angeles.

Dans le cas présent, dès le mois de juillet, alors que des rumeurs d'un possible boycott circulaient, la Fifa s'était officiellement exprimée sur le sujet écrivant dans un communiqué:

"L'histoire a montré jusqu'ici que le boycott des événements sportifs ou les politiques d'isolement ou de confrontation n'étaient pas les moyens les plus efficaces de résoudre les problèmes."

Kiev et Moscou proches d'un terrain d'entente?

Plus récemment encore, les présidents russe et ukrainien Vladimir Poutine et Petro Porochenko ont eu ce mercredi une conversation téléphonique pendant laquelle ils sont tombés "largement d'accord" sur les moyens de sortir de la crise en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, cité par l'agence Interfax. "Les points de vue des présidents des deux pays coïncident largement sur de possibles moyens de sortir de cette grave situation de crise",a-t-il dit

Craintes de pénuries de gaz

En outre, d'après les diplomates cités par le "FT", un tel boycott ne serait toutefois pas à l'ordre du jour des sanctions qui devraient être prise d'ici la fin de la semaine.

Mardi 2 septembre, Günther Oettinger commissaire européen à l'Energie a déclaré ne pas exclure un "scénario du pire" concernant la fourniture de gaz par Moscou. Il a en outre exprimé ses craintes concernant une jonction entre les troupes d'opposants à Kiev provenant de Crimée, annexée par la Russie, et celles de Marioupol, sur la mer d'Azov

Des rencontres entre les principaux représentants des chancelleries ont lieu actuellement en Estonie qui accueille depuis mardi le président américain Barack Obama avant un sommet de l'Otan qui doit se tenir au pays de Galles en Grande-Bretagne, avant la fin de la semaine.