L'OCDE appelle les pays de la zone euro à relancer rapidement leur croissance

Par latribune.fr  |   |  353  mots
L'organisation dirigée par Angel Gurria demande à la BCE d'accélérer les mesures pour empêcher une déflation en zone euro.
La zone euro doit réagir, prévient l'OCDE. Selon l'organisation, les grandes économies ralentissent, et plus particulièrement la zone euro. Elle souffre d'une croissance anémique qu'il faut relancer à tout prix, faute de quoi elle risque de décrocher par rapport à ses concurrents.

L'Organisation pour la coopération et le développement économiques a baissé de 0,4 point, par rapport à sa dernière estimation de mai, sa prévision de croissance du Produit intérieur brut de la zone euro en 2014, à 0,8%, et de 0,6 point sa prévision pour 2015, à 1,1%.

Cette croissance anémique est "l'aspect le plus préoccupant" constaté par l'OCDE, regroupement des 34 pays les plus prospères du monde, dans son panorama d'automne de l'économie internationale.

L'Allemagne pas épargnée

En France, l'OCDE s'est alignée sur les prévisions révisées du gouvernement, et prévoit 0,4% cette année puis 1% l'an prochain. En mai, elle espérait encore 0,9% puis 1,5%.

L'Allemagne, moteur économique de la zone, n'est pas épargnée et subit une correction de prévisions de même ampleur: sa croissance est attendue à 1,5% cette année, et surtout aucune accélération ne serait en vue pour 2015.

La révision la plus nette en zone euro concerne l'Italie: l'OCDE annonce une récession (-0,4%) pour cette année et seulement 0,1% de croissance l'an prochain.

Un appel du pied à la BCE

"Les récentes mesures prises par la Banque centrale européenne sont bienvenues mais un assouplissement quantitatif est nécessaire" pour ranimer une inflation trop basse et surtout empêcher l'installation d'une déflation, selon l'organisation.

Un "assouplissement quantitatif" signifie que la BCE, qui vient de baisser ses taux et d'annoncer de gros rachats de dette privée, irait encore plus loin et rachèterait aussi de la dette publique, faisant fi des résistances allemandes. C'est ce que fait en particulier la Réserve fédérale américaine.

"Il faut en finir avec cette perception, qui est que la politique monétaire en zone euro, c'est toujours 'trop tard et trop peu'", a jugé Rintaro Tamaki, chef économiste de l'OCDE et originaire du Japon, économie confrontée depuis deux décennies à la déflation.

Par ailleurs, l'OCDE estime qu'"au vu de la faiblesse de la demande, les pays européens doivent utiliser au maximum la flexibilité des règles budgétaires", en d'autres termes laisser filer les déficits.